Aujourd'hui est arrivée une facture de la part de mon dentiste chez qui, souvenez-vous, j'ai été torturée au nom d'une croisade sans pitié contre le tartre.
Ici, tout ce qui concerne le domaine de la santé est compliqué : les contrats d'assurance sont à rallonges avec plein de lignes écrites si petit que l'aide du télescope Hubble n'est pas superflue, des astérisques, des exceptions, des clauses qui disent que si vous avez eu une angine entre 1985 et 1996 vous ne pouvez pas devenir bénéficiaire, et encore moins si votre deuxième prénom commence par un C.
Du coup, quand la compagnie accepte de vous assurer à prix d'or, vous êtes jouasse, un peu comme si vous aviez remporté le deuxième prix du conservatoire de Mulhouse en accordéon musette.
Mais, avant de vous vautrer dans l'euphorie et le soulagement – ayé, je peux faire du parapente dans le Grand Canyon, j'ai une assurance santé – relisez votre police attentivement et réalisez qu'en fait, pour les dents et les yeux, c'est mieux de payer un autre organisme. C'est normal, c'est pour tout le monde pareil.
C'est donc munie de mon assurance spéciale, que pour les dents, que je suis allée chez mon dentiste. La simple visite de routine annuelle s'est transformée en vision de gencive putréfiée et dents tombant sur mes chaussures à cause d'un peu de tartre mal placé. Mon instinct a été de fuir. Une anesthésie, pour un détartrage ? Et ça va coûter combien d'abord ?
Le prix annoncé par le secrétariat s'étant avéré supportable, surtout face à la perspective de finir édentée d'ici la fin de mon séjour, j'ai dit oui.
Une fois anesthésiée, l'assistante a passé un temps fou à examiner chaque dent, avant d'énoncer un chiffre, à une autre assistante. Déjà, j'aurais dû me méfier parce qu'un cabinet où l'assistante a sa propre assistante, c'est louche. Ecran plat dans chaque pièce de soin, canapé design, coussin brodés, décor floral et bougies allumées à 9 heures du mat dans la salle d'attente, c'est super louche.
Maintenant que j'ai reçu la facture, je sais le pourquoi des petits chiffres énoncés pendant un laps de temps qui aurait suffi à réaliser le détartrage – et m'aurait ainsi permis de profiter de l'anesthésie à son efficacité maximum : c'était pour que l'assurance sache, dent par dent, l'avancée de mon tartre, afin de dire, dent par dent, oui on prend en charge, ou pas.
Vu le complément de la facture ma bouche ne devait pas être si en péril que ça parce que l'assurance a refusé pas mal de dents on dirait.
Quand j'ai quitté le cabinet, la secrétaire m'a fait remplir un petit carton avec mes coordonnées dessus pour me l'envoyer au moment du prochain contrôle, soit dans trois mois, puis deux fois par an minimum.
Mais bien sûr.
Je crois qu'ils vont devoir faire sans moi pour financer la nouvelle table basse du salon d'accueil, faudrait voir à pas trop me prendre pour une vache à billets verts.
jeudi, janvier 29
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10 commentaires:
A ce compte-là, je me demande si tu ne ferais pas aussi bien de te payer un billet pour te faire soigner en France...;o)
Alors là, Ellemme, ça ferait quand même cher du détartrage. Mais pour quelque chose de plus sérieux, ce serait à étudier, en effet.
dent par dent o_O
c'est encore pire que ce que j'ai eu ici... (mais j'ai des dents en parfait état, ahum, sisi, juste l'émail qui se barre en courant, et oui)
c'est dingue ces médecins qui ont les $$ qui scintillent dans les yeux...
ça me rappelle cette ancienne collègue : 60+ ans, a bouffé de la junk-food toute sa vie et ne s'hydrate QU'avec du cola, fume comme un pompier, grignote, etc. tu imagines l'état de ses dents. elles tombaient les unes après les autres.
sauf que son dentiste, qu'est-ce qu'il lui disait ? "abah non je vais pas toutes vous les enlever pour vous mettre un dentier à la place hein, regardez, si on recolle de temps en temps ça marche aussi. ça fera $300, à dans 2 mois !"
le résultat était que pour manger, elle devait d'abord enlever les bouts de dents qui risquaient de partir avec la bouffe... o_O
cela dit, si c'est juste des affaires de détartrage... ils ne t'ont pas montré comment améliorer ta technique de brossage ? c'est un peu hallucinant quand même.
Eh ben tout ça c'est pas de la tartre.
J'aime la vache Milka repeinte en blanc.
Le super-courageux que je suis a une solution radicale. Ne pas aller chez le dentiste.
Deja qu'aller chez le dentiste n'est pas ce que je prefere, mais ici, c'est encore pire, parce qu'il faut effectivement aussi penser a la facture, tout aussi desagreable, sinon plus. Alors, je brosse, je brosse, et je croise les doigts!
bon, ben j'vais me brosser les dents, hein.
Avec les petits, on a inventé une chanson pour les dents, on aura peut-être des carries mais au moins on sait harmoniser...
Dodinette, t'inquiète, c'est pas ma technique de brossage qui est le problème, à mon avis ça aurait plus à voir avec le fait que les médecins utilisent le système des assurances.
Denis :)
Yibus, pourquoi pas mais comme ça m'a joué un mauvais tour il y a quelques années, maintenant je préfère garder un oeil ouvert.
Flo, brosse mais n'oublie pas de flosser malheureuse!
Ariana, il faudrait que j'essaye en chanson parce que pour l'instant fiston adore manger le dentifrice, et le brossage nettement moins.
je t'ai tagged, quand t'auras le temps, en date du 5 fev...
Je crois que mordiller la brosse a dents pour en extraire le dentifrice est deja un bon premier pas.
Ca me rappelle la fois où un dentiste véreux m'a fait payer 800 FRANCS un malheureux détartrage... et ce n'était pas outre-atlantique mais Parc Monceau... j'aurais du me dire aussi qu'il fallait la financer la vue sur le parc! Mais j'étais étudiante (et donc fauchée) et naïve... Et ce rat m'a détartrée mais m'a laissée repartir avec ma carrie!
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