- le camping avec de l’eau chaude dans la douche si et seulement si tu as pensé à prendre une pile de pièces sinon ça va être du rapide. Je n’ai survécu à cette semaine-là que grâce aux Anglais de la tente d’à côté, ceux qui faisaient le tour des plages françaises à vélo et qui refilaient du jambon en boîte pas très bon mais qui tombait bien quand même parce qu’avec ma pineco, soi-disant pro du camping, on n’avait pas pensé au réchaud.
- l’hôtel de 3 527 chambres en Espagne. Une piscine taillée dans un timbre poste et un barman qui croyait que je lui demandais de la drogue à chaque fois que j’avais le malheur de vouloir un chocolat frappé – soi-disant que chocolate ça voudrait dire autre chose. Au bout du cinquième clin d’œil lourdingue suivi de ricanements, je suis passé au jus d’orange. C’est dans cet hôtel que j’ai appris les rudiments de la valse avec des vieux nostalgiques qui répétaient que du temps de Franco c’était quand même autre chose.
- l’appart loué entre potes à la Grande Motte. Là c’est simple, tout est immonde, c’est le Tchernobyl de l’esthétisme. Du carrelage de la micro-kitchenette – qui ne doit son nom qu’à l’évier sous-dimensionné coincé derrière la porte d’entrée, jusqu’au bord de mer – où tu n’es bien que dans l’eau, dos à la plage : dès que tu te retournes face aux immeubles les plus moches de l’Univers, tu pleures. Mais on s’est bien marré quand même parce qu’on était jeunes et qu’on n’avait pas de quoi se payer un truc mieux dans un endroit un peu beau, et puis en plus on s’en foutait pas mal.
C’est tout un concept le resort, entre l’hôtel et le club de vacances, mais avec quelque chose en plus, le resort spirit j’appellerais ça si on me demandait ce que j’en pense.
En principe, le resort est grand, c’est un peu à ça qu’on le reconnaît. Celui que nous avons découvert, à Puerto Rico, a 600 chambres, pour vous donner une idée des proportions. Quand on est Directeur de resort, on veut que les gens restent sur place car dès qu’un touriste décide d’aller visiter par lui-même, c’est un peu comme si vous fraisiez une dent sans anesthésie au Directeur, ça lui fait mal. Pourquoi ? Mais parce que les sous que ce touriste aventureux va dépenser tout au long de sa journée n’iront pas dans ses caisses, horreur, malheur.
Donc, le Directeur s’est donné un mal de chien pour que vous ne quittiez pas son domaine. Et comme vous êtes censé vous y détendre en oubliant que votre banquier vous harcèle et que vous êtes au bord du gouffre, le resort est un monde parallèle, on ne parle pas d’argent parce que c’est vulgaire et on part du principe que vous en avez, des tas, sinon vous seriez au camping qui n’a pas d’eau chaude. Donc, lâchez-vous, tout est en « room charge », on donne son numéro de chambre, on signe un papier minuscule, et c’est tout. Lâchez-vous on vous dit.
Pour votre convenance vous trouverez, entre autres :
- huit restaurants, plus ou moins spécialisés et plus ou moins habillés. Quand on a jeté un coup d’œil aux prix affichés sur les menus, on se dit que la diète a du bon.
- une bakerie, où vous boirez le plus mauvais expresso de la côte est de Puerto Rico, on n’a pas essayé la côte ouest donc on ne peut pas s’avancer mais la barre est haute.
- deux bars intérieurs et un bar extérieur qui ouvrent dès l’aube parce qu’il y en a qui prennent les vacances très au sérieux.
- un casino, si jamais vous étiez en manque.
- un jardin avec promenade le long de la plage, option fendage de crâne par noix de coco.
- un golf, option éclatage de boîte crânienne par balle perdue.
- deux piscines, une pour les familles et une réservée aux adultes. Non, on n’est pas autorisés à s’y baigner tout nu, ce n’est pas du tout resort spirit ça.
- un spa. Pendant une des crises d’angoisse des bichons maltais d’à côté, j’ai pris le temps de lire l’annuaire des services offerts et c’est Byzance. J’étais assez tentée par l’« harmonie océanique », me faire masser au soleil couchant sur la plage, avec le bruit des vagues et le ronron des moustiques en fond sonore, mais le tarif du dixième de seconde était un chouïa au-dessus de mon budget global.
- un club qui s’occupe des enfants, pas de bol, c’était à partir de 4 ans. On a bien essayé d’y inscrire fiston, l’air de rien, mais la gentille animatrice soutient qu’à 4 ans un enfant ça marche. Le resort cultive le sens du détail.
- des animations journalières, bingo en tête, ce qui vous donne une idée de la moyenne d’âge des occupants des serviettes de la piscine adulte.
- un parking au tarif parisien, censé vous décourager de louer une voiture pour aller voir ailleurs et y manger à prix normal, horreur, malheur.
6 commentaires:
ah, ah, ah. Remarque, c'est sans doute bien utile avec une puce de 8 mois ce genre d'endroit, et puis, je suis Absolument désolé (hi, hi) si le prix à payer est aussi élevé, mais ça me permet de rire un bon coup avant le p'tit déj du dimanche matin. Et ça, c'est incomparable (merci Marie). Mais que sont devenus les bichons ??
Salut Marie, de retour de plage (Atlantic City en hiver, c'est le top du top), je te fais un coucou parce que, hein, finir par un commentaire supprimé ,c'est pas le top (d'ailleurs, en sandwich entre deux commentaires supprimés, c'est pas le top-top). Des malveillants ou des maladroits ??
Marie, pas cool les intrus sur ton blog :-( . Bon, faut juste faire attention de pas cliquer sur les liens car sur le premier message j'avais cliqué sans réfléchir et je me suis chopé un virus. Et Yibus tu va encore finir en sandwich ;-)
Sinon Marie, j'aime bien tes souvenirs de vacances !
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