vendredi, décembre 14

Courage, fuyons !

Pour les curieux qui s'inquiètent, Chesapeake fait encore la tête au sapin, il lui en veut beaucoup d’avoir essayer de l’exterminer en lui tombant dessus. Bien sûr, ce serait trop de lui demander de faire le rapport entre son escalade dudit conifère et la chute de ce dernier, il faut bien admettre que ce chat est un âne.
Du coup, il ne s’aventure toujours pas dans le salon, et comme on est pleins d’humour, quand on a envie de rigoler, on le transporte à proximité du sapin pour essayer de lui faire battre son record d’accélération départ arrêté.

Son retour au pays de ses ancêtres, car ce félin est américain de naissance, va de déboires en catastrophes.

Pour commencer, on était à peine installés dans la maison qu’il s’est pris pour un grand chasseur d’écureuils, ce qui lui a valu de longues heures perché dans un arbre à miauler au lieu de chercher un moyen de redescendre. Oui, parce que les rares fois où il s’est retrouvé dans cette situation, disons à trois mètres du sol, il a fini par descendre en se prenant pour un singe : patte de derrière vers le bas et les pattes avant enserrant le tronc avec l’énergie du désespoir, manière de redescendre tout à fait grotesque et moyennement efficace il faut le reconnaître. Humilié, parce que ce chat a sa fierté voyez-vous, il a décidé de laisser tomber les rongeurs et s’est mis en tête de faire ami-ami avec les autres chats de la rue.

N’ayant pas la moindre idée de la conduite à tenir en pareille circonstance, il s’est présenté de lui-même sur le terrain du gros mâle d’en face qui n’a pas très bien pris la chose. Non parce qu’il y a une étiquette, on ne fait pas ce qu’on veut dans la vie et le gros roux et blanc s’est chargé de lui faire entrer ça dans sa petite tête de chat d’appartement parisien. Gros miaulements, bagarre, feulements et traversée de la rue au triple galop par un Chesapeake qui n’a rien compris. Peut-être était-ce un mauvais jour pour son voisin ? Très courtois et soucieux de ne pas paraître indifférent aux malheurs d'autrui, notre abruti de service y est retourné. Rebelote, avec en prime un peu de sang sur le museau. Mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là car le voisin s’est dit que s’il n’agissait pas tout de suite, ce crétin à rayures qui ne parle même pas sa langue allait le harceler tout l’hiver. Alors le matou s’est déplacé en personne, dans notre jardin, pendant que Chesapeake chassait les feuilles mortes soulevées par le vent. Gros miaulements, bagarre etc. Si je n’étais pas allé ouvrir la porte, je pense qu’il en aurait fait son dîner.

Depuis ce jour ce voisin fait preuve d’une grande courtoisie en visitant régulièrement notre jardin, histoire de rappeler qui était là d’abord. Mais maintenant je n’ai plus à le chasser en faisant de gros bruits parce que Chesapeake, à qui il doit rester un semblant de jugeotte, court se planquer dès qu’il le voit traverser la rue.

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