dimanche, décembre 23

Bien le bonjour chez vous

Chaque jour qui passe, le facteur dépose son lot de vœux pré-imprimés. La saison de l’envoi en masse de cartes « Happy holidays » est ouverte, et je m’interroge sur l’utilité de la chose.

Et d’un, ça coûte la peau des fesses, qu’elles soient achetées toutes faites ou qu’elles aient été réalisées à partir de photos de famille par un professionnel, et de deux, qu’est-ce qu’on est censé faire une fois qu’on les a reçues ? Ne me dites pas «y répondre» parce que c’est ce que je redoute d’entendre. Non mais parce que bon, quand les gens partent en vacances et s’amusent à inonder toute leur famille et amis de cartes postales, les destinataires ne sont pas obligés de faire pareil, ils ne partent peut-être pas en vacances ou ont sans doute mieux à faire. Mais là, quelle excuse à mon silence postal? Si encore l’usage était réservé à la famille et amis proches, je m’en débrouillerai, un mail et c’est plié : «Oh eh les gars, ne m’en veuillez pas mais vous savez comme je suis… bon vœux chez vous aussi».

D’ailleurs c’est à peu près ce qui ce passe chaque année en France. Le problème, c’est que tout le monde par ici fait des cartes pour tout le monde, y compris le facteur, les maîtresses d’école et les parents des élèves, les voisins du bout de la rue qu’ils connaissent de loin, et les vagues collègues de bureau avec qui ils ont dû déjeuner une fois par hasard. C’est limite si ils ne gardent pas une liste de tous leurs anciens camarades d’école, médecins ou voisins à qui envoyer une carte et je crois que c’est très très mal de ne pas y aller de sa photo devant le sapin et de réciproquer tous ces bon vœux, limite ça doit même porter malheur à tout le quartier et c’est pour ça que les voisins commencent à nous regarder comme des harengs pas frais.

Avec toutes les personnes rencontrées par Justin lors de ses nombreux séjours ici, vous imaginez bien que le facteur y va de son petit paquet quotidien et que, si la première carte a été posée sur la cheminée pour faire joli, les suivantes ont vite été reléguées dans un tiroir, surtout celles arborant des photos d’enfants que je ne rencontrerai probablement jamais, vu que je ne connais déjà pas les parents.

Petit aparté pour dire à ceux qui me lisent, que je connais et qui m’ont envoyé leurs vœux que tout ce qui précède ne les concerne en rien et que leur carte trône et magnifie mon salon, c’est qu’il ne faudrait pas qu’ils arrêtent de me lire sur un bête malentendu.

Pour le reste du tas qui augmente chaque semaine depuis près d’un mois, je répète : que faire ?
Raser les murs et passer pour une Française sans manières, je ne vois que ça.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

lol :D
Tu m'a bien fait rire avec ton dernier paragraphe !!
Mais tu as raison, c'est toujours la même chose chaque année : à qui écrire ou pas, that is the question !
Au moins tu as l'excuse d'être française, et avec notre réputation de grandes gueules malpolies tu as des excuses toutes faites, et tout le monde comprendra ! :))