Hier, comme à peu près chaque jour, j’ai fait du café.
Mais que ta vie est palpitante, tu as fait du café ? Non, sans rire ?
Lecteur sarcastique, quand tu vas voir où nous mène cette petite phrase qui n’a l’air de rien, tu vas en avaler ta plume vitriolée. Garanti.
Donc, j’ai fait du café.
Avant les enfants je n’étais pas encore une junkie caféïnomane décoiffée au saut du lit, mais j’étais déjà membre honoraire de radinpointcom donc, quand j’allais au bistrot, je commandais invariablement un allongé – l’allongé c’est le signe de ralliement des authentiques radins, y’en a plus et c’est le même prix. Je confirme, c’est dégueu, mais le vrai radin s’en tape, le radin exulte à l’idée d’en avoir plus pour pas un rond.
Si, bien sûr, j’aurais pu boire autre chose, mais la malheureuse menthe à l’eau étant servie avec sa bouteille en provenance directe d’une montagne estampillée minérale - c’est bien connu que l’eau du robinet n’est pas potable en France et n’a jamais vu l’ombre d’un nuage, et encore moins d’une montagne, c’est de l’eau de ville, direct du caniveau et hop -, ça fait cher la goutte de pluie venue de pays où il ne pleut pas.
Si la maternité a changé plein de choses en moi, le truc majeur c’est que maintenant je ne peux pas fonctionner normalement sans mes deux mugs de café. Et, comme aujourd’hui je n’ai aucune pudeur, je vais même te dire comment je le bois mon café.
En général, il en reste un peu de la veille au fond de la cafetière. Heurk. Oui, mais je viens de me lever, j’ai pris une douche de 3 minutes 8 secondes – lavée, rincée, séchée, et si l’huissier avait accepté de revenir, cette fois-ci j’explosais mon record personnel. Si tu sais encore compter de tête, je dois être levée depuis 4 minutes 56, à la louche, et je n’ai donc absolument aucune papille en activité, par conséquent beurk le café de la veille tout ça, sur le papier je suis d’accord mais en situation c’est plutôt miam, vite du cafééééé.
Je remplis donc mon premier mug.
Je le passe au micro-ondes 35 secondes.
Là, j’ajoute un peu d’eau froide, pour pouvoir le boire tout de suite. Non, je ne peux pas le mettre QUE 25 secondes, les molécules n’auraient pas été assez chauffées, elles ne seraient pas vraiment revenues à la vie et, là, ce serait franchement très dégueu.
Je bois la première gorgée – hou j’entends un fiston qui descend les escaliers, vite, vite, encore deux gorgées à l’arrache.
Ensuite il y a deux bibs, 3 ou 4 couches à changer – crois-moi, non, tu ne veux pas savoir, des vêtements à enfiler, un aller-retour à l’école, un bébé qui a envie de parler un peu avant de remanger, recouche etc.
Je refais chauffer la moitié du premier mug, remets un peu d’eau froide, m’enfile le tout et prépare une seconde fournée – corsée pour supporter les ajouts d’eau et en quantité pour survivre à l’après-déjeuner.
Attention, lecteur acerbe, c’est maintenant que tout ce charabia va prendre sens.
Dans notre belle contrée, Mister Coffee, cousin de Mister Cocktail, est la marque de base des cafetières, c’est ce que tout le monde a. Enfin, quand je dis tout le monde, je ne vise pas ceux qui se sont offert une Nesprezzo parce que sinon c’est pas possible que je travaille à la maison, c’est le truc qui tient mon cerveau en vie, la preuve j’en ai une au boulot.
Le Mister Coffee fonctionne comme une cafetière normale, sauf que les filtres n’ont rien à voir. Ils ont le fond plat et ressemblent à des petits moules à manqué. L’inconvénient de ce format est que l’eau n’est pas diffusée en profondeur, elle traverse en deux secondes et pour une cafetière de 8 tasses, trois minutes suffisent, du coup on met plus de café pour compenser.
Mais, il faut être honnête, ce format a aussi un immense avantage.
Alors que j’étais en train d’attraper l’un de ces filtres hier, je l’ai lâché, vide.
Nooooon !
Si, ça arrive, même aux meilleurs d’entre nous.
Et le hasard a voulu que Justin passe par là.
Sur ce, la journée a continué.
Puis la nuit.
Et, ce matin, la révélation.
Justin, chez qui apparemment la vision du filtre chutant avait fait son chemin pendant la nuit, a attrapé un filtre et l’a lâché de haut.
Le filtre est tombé à plat, en flottant, tout droit comme s'il était dans un tube invisible. Et si on le fait partir le fond en l’air, alors il se retourne tout de suite et chute ensuite à plat, atterrissant au sol sur sa base.
Conclusion :
Les Mister Coffee sont aux filtres à café ce que les chats sont aux mammifères, ils retombent toujours sur leurs pattes.
Lecteur de mon cœur, tu reprendras bien un peu de café froid, pour faire passer le goût du vitriol?
jeudi, janvier 7
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4 commentaires:
Nan c'est pas juste intéressant, c'est proprement fascinant la vie cachée des filtres à café :)
Et le mug quand il tombe à l'envers, il retombe sur ses pattes aussi?
Palpitant, et inoubliable. Sur ce je m'en vais boire une Ricorée.. :o)
Et dire que je passe à côté de ce genre de découverte à cause de notre cafetière à piston... Heureusement que tu es là :-)
Par contre, la vrai question: tu mets quoi comme café dans ton Mister Coffee?
@ à l'ouest:Je savais que cette histoire avait de quoi faire vibrer les foules! Le mug, non, il fait comme chez toi j'imagine, il s'éclate lamentablement.
@ L.M.: tu salueras l'ami pour moi, hein?
@Nine: Ah ah, pour le café, ça n'a pas été si facile de se décider. Mais maintenant la question est réglée, c'est du Starbouc. Déjà parce qu'on le trouve meilleur et, surtout, parce qu'ils offrent un café gratuit quand t'achètes ton paquet et ça, ça flatte ma radine intérieure, je ne peux pas résister, c'est comme l'appel du Banga.
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