
Je ne sais pas chez vous, mais ici, l’été a démarré par une vague de chaleur depuis quelques jours et ça y est, la barre des 35°c a été franchie plusieurs fois, le doute n’est plus permis.
Ce serait plutôt une bonne nouvelle si je faisais partie de ces gens qui s’épanouissent au soleil, qui relèvent la tête à mesure que le mercure grimpe.
Vous l’aurez deviné, ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout mon cas. Le soleil et ma peau de rousse ne font pas bon ménage, j’y suis même un tantinet allergique et j’aurais pu faire vampire comme métier si j’avais voulu.
Donc quand le soleil brille brille brille, je souffre, d’autant que je n’aime pas non plus la chaleur, c’est bête hein ?
J’adore la tranche 20-25°c, je range mes pulls, je marche des heures dehors, je regarde les feuilles pousser, ça sent bon, le vent est doux, j’ai envie de plonger mes pieds dans un torrent de montagne et de manger du fromage de chèvre frais, je me prends un peu pour Heïdi, youkaïdi. Je suis fréquentable, de bonne humeur et le poil bien peigné.
Au-delà de 25°c, je commence doucement mais sûrement à périr, je me traîne, je soupire, j’ai chaud, les insectes m’attaquent et donc je dors mal, je colle, je me gratte et je m’économise en passant en mode veille m’en tenant aux mots d’une ou deux syllabes.
Au-delà de 30°c, je meurs pour de bon et donc, c’est logique, je ne ressemble plus à rien. Je râle sur tout ce qui bouge, j’invective le ciel, je l’agonie d’injures, je fais des recherches sur internet pour retrouver les mouvements exacts de la danse de la pluie, celle qui a été homologuée, avant de réaliser qu’il est hors de question que je bouge l’ombre d’un cil sous cette canicule.
Au-delà de 35°c ? Non, vous ne voulez pas savoir.
Bon, si vous insistez alors… Je suis en état de mort cérébrale certifiée par contrôle d’huissiers, si je croise Heïdi, la vraie, avec ses bouclettes et son sourire niais, je lui mets une claque, si j’arrive à bouger. J’n’ai plus d’appétit, plus de barracuda non plus. Ah, et j’oubliais, je suis de très très mauvaise humeur puisque je sais que la canicule est là exprès pour moi, juste pour le plaisir de m’emmerdouiller et je vis chaque demi degré supplémentaire comme un affront personnel.
Mais ce n’est pas tout, oh que non.
En hiver, quand on vous annonce un 5°c, vous vous dites que c’est fichu pour la neige mais qu’au moins la journée va être douce au soleil.
Que vous êtes naïfs... et les « températures ressenties » alors ?
J’explique : il fait bien 5°c, mais sans tenir compte du vent. Parce que si Evelyne Dheliat voulait vraiment se rendre utile, ce n’est pas sous abri qu’elle les annoncerait ses tempés, mais en situation réelle, avec le vent glacial qui transforme tout ça en un bon -2°c.
Et ben l’été c’est pareil, sauf que les températures ne sont pas revues à la baisse grâce à une brise bien fraîche venue du nord, mais à la hausse, aidées en cela par l’humidité gluante qui tombe tous les étés sur la ville.
Alors, parlons-en de cette humidité.
Les murs de la salle de bain ruissellent, le rideau de douche moisit gentiment, on a chaud, on est poisseux, on transpire en dormant et quand on se réveille on a l’impression qu’il est midi et qu’on est enfermé dans une tente en plein soleil, on passerait bien ses journées dans une piscine d’eau froide mais comme on n’est pas les seuls à avoir eu cette idée, c’est l’occasion de croiser 128 de ses voisins, avec progéniture surexcitée en prime.
Ce n’est plus 36°c à l’ombre de mon porche qu’il fait, mais dans les 41°c en « ressenti »…
Honnêtement, au-delà de 40°, je n’ai plus figure humaine. Vous savez les fifilles des pubs de shampoing, celles qui ont de longs cheveux lisses et soyeux, et qui veulent nous faire croire que même sous le crachin leur brushing tient le choc ? Même pas vrai. Avec l’humidité le cheveu gonfle, énormément, le brushing se casse en vacances et le poil lisse et soyeux devient ondulé au mieux, fouchtrouillé dans le pire des cas, soit vers 80 % d’humidité. Et nous avons dépassé les 80 %. Largement dépassé. Qui veut ma photo ?
Mais il fait trop chaud pour s’énerver sur ce détail capillaire, et il faut conserver un semblant d’énergie pour gérer les enfants, intenables, qui veulent manger et puis en fait non, qui sont fatigués mais en fait non, qui veulent jouer avec l'eau de la bassine puis en fait ben non, enfants qui courent allègrement sur les nerfs de leurs parents.
Quand je pense que nous ne sommes que début juin, j’ai des envies troglodytiques.
(Comment) vais-je survivre ?
Je précise qu’il est tout à fait hors de question qu’une photo de ma tronche d’en ce moment circule sur le web mondial, même pas en rêve, never.