jeudi, janvier 28

Mouettes et Lardon


Oui, ce titre est magnifique, je n'ai pas pu résister.

Il s'est invité dans mon cerveau complètement à la masse la nuit dernière, 4h09 s'affichait et je m'étais dit juste avant "Tiens, je crois que je vais avoir du mal à me rendormir", alors que je venais de me recoucher après être allée rassurer fiston qui hurlait dans sa chambre et qui, quand je me suis approchée de son lit en pensant dire des choses rassurantes, "Chut, Maman est là, tout va bien", s'est mis à pleurer en disant "Fessée, fessée, féssééééée nooon", ce qui est d'autant plus boullifiant quand ledit fiston n'en a encore jamais vraiment reçue mais que, je passe aux aveux, étant seule pour cause de déplacement marital, la soirée d'hier s'était finie de manière très rock 'n roll avec coucher sans lire d'histoires et mère un tantinet à bout répétant des trucs pas du tout angoissants "J'en ai marre, tu me saoules, je ne veux plus te voir", extrait de mes œuvres qui me vaut d'ores et déjà la récompense suprême de Mother of 2010, parce que 338 jours ça va être court pour faire pire.

Donc ce titre. Déjà, vous l'aurez remarqué, il fallait avoir la photo parce que, sinon, "Mouette et lardon" avec ma tronche à la piscine c'était troublant d'incompréhensibilité.

Et j'ai cette photo parce que :

1- fiston, alias lardon, jouait au petit joueur de flûte version maritime et sans la peste en vidant sa boîte de Cherri*s à la ronde, tel Mimi la souris qui nourrit ses poulets, signe indéniable qu'il n'y a pas que le rap ou les jeux vidéo qui ont une influence détestable sur la jeunesse et qu'il est temps de brûler "Mimi à la ferme" – pardon à l'Académie.

2- je viens de découvrir le logiciel de traitement photo de mes rêves, celui que j'attends depuis plus de 5 ans. C'est comme si un geek avait vu de la lumière dans mon cerveau, c'est normal il était 4h09 et le geek est noctambule, pour ne pas dire nyctalope et je reste polie, que du coup il y soit entré et qu'il ait ouvert le dossier "Logiciel de traitement photo de mes rêves" et qu'il l'ait créé, rien que pour moi. Bon, si j'ai un reproche à lui faire c'est qu'il aurait pu laisser au moins une note pour me prévenir parce que je dois être la 7 586 125ème à être au courant et j'aurais pu me vexer. Mais si, vous le connaissez, vous ne pouvez pas être encore plus en marge de tout ce qui se fait de bien et d'intéressant que moi. Si ? Vous pouvez ? Allez, je ne vous prends pas de haut, je vous mets à la page, c'est Pi*ni* et je vous donne un indice, ça rime avec la chanson "Véronique, nique nique lalala". Si vous vous la jouez sceptique (tique tique lalala), sachez que c'est la première fois de ma vie que je trouve un produit informatique (lalala) tellement bien – si je n'étais pas si crevée je n'en dormirais plus pendant quelques nuits, que j'ai accepté de payer un abonnement. Et non, je ne viens pas de dire, à peine faussement suggéré, que je n'ai jamais auparavant dépensé un centime pour un logiciel, de toute façon c'est pas moi M'sieur l'agent. Enfin, tout ça pour dire que maintenant vous allez manger de la photo, j'espère qu'il n'y a pas d'allergiques dans la salle.



Je ne sais pas vous mais moi ce titre, m'a donné envie de boire du champ'.

Voilà.

Bon, la prochaine fois j'essaye de raccourcir mes phrases.

Sinon, à 4h26 j'ai pensé à un titre avec Tchékhov dedans mais je ne me souviens plus bien.

samedi, janvier 16

Abonnés absents

Maintenant que le calme est revenu à la maison, à nous la Floride.


Comme on est un peu amnésiques parfois, on a fait l'impasse sur certains souvenirs de Puerto Rico avec un fiston de 9 mois et un couple de bichons maltais désespérés pour voisins de chambre, et on remet ça, mais cette fois avec une mouflette de 3 mois ET un fiston de 2,5 ans, ça va être quelque chose et il y a des chances que les voisins pénibles ce soit nous - je ris sardoniquement si je veux.


Donc, ce coup-ci, ce n'est pas le concept du resort que nous allons découvrir mais celui du family suites, un endroit pour familles séduites à l'idée d'avoir une chambre séparée du living room et coin cuisine avec micro-ondes, rien que de l'écrire j'en ai des frissons.


Fiston est tout content de partir à la plage et ne parle plus que de ça, le seul hic c'est qu'il ne veut prendre ni avion ni fusée pour y aller et qu'à pied ça risque d'user les souliers.


A la revoyure.



samedi, janvier 9

Après croup


Maintenant que le croup s'en est allé vers d'autres cieux, l'heure est aux bilans.

Remarquez le pluriel. Et oui, non seulement un bilan d'après grande maladie s'impose, mais il est également temps de faire celui intitulé "Alors, 2 enfants, ça donne plus de boulot que 1, ou c'est le contraire ?", ou bilan dit de la gourdasse en maths, parce que 1+1, ça n'a jamais fait 0.5, même en terminale A2.

Que de bonnes choses en perspective.


Commençons par annoncer que fiston est guéri, c'est officiel.

Crevé, donc pénible, mais guéri.

Les microbes ont enfin libéré le terrain, mais le miasme est un Hun qui crame tout en repartant, du sol au plafond et tout est à refaire maintenant, à commencer par le semblant d'éducation que nous avions tenté d'inculquer, genre non le sucre n'est pas un vrai légume et oui la nuit tous les chats sont gris, c'est pas la peine de te réveiller pour vérifier.

Il faut se remettre en situation : un fiston super mal en point, qui gémissait quand il ne pleurait pas, ne voulait manger que des gâteaux et qu'est-ce qu'on a fait nous, pauvres cloches ?, on a aboulé les petits beurres, les palmiers et les cookies parce que, le pauvret, il ne fallait pas le sous-alimenter, idem pour les jus de fruit vu que biberon s'est mis à rimer avec non et que l'eau c'est pas bon, tout pareil pour la télé à volonté parce que le minot était si mal que ses forces suffisaient à peine à le maintenir en position vautrée sur le canapé, alors imaginer le faire jouer au chamboule-tout, revenez donc un peu sur terre.


Donc, maintenant, je me marre.

Il n'a pas encore posé le pied par terre qu'il a déjà dit "Télé ?", suivi d'un "Télééééé !!!! Téléééé !" pour répondre à mon "Non, tu sais qu'il n'y a pas de télé le matin" – règle néofasciste ayant pour résultat de compliquer sévèrement la vie du parent assez maso pour l'appliquer, mais dans le cas présent il s'agit d'un premier enfant, ceci expliquant très certainement cela.

Donc, dès le réveil, la journée se veut joviale, fiston se roule de désespoir au sol pendant que j'essaye de lui faire comprendre que mouflette dort et qu'il n'est pas dans son intérêt de la réveiller, démonstration appuyée par des mises en garde que la flippe d'une intervention de la DASS m'interdit de détailler plus avant. Fiston, qui se tape de mes menaces, et encore plus de réveiller l'affreux bébé qui lui vole sa mère et la rend de mauvaise humeur – puisque ça, ça ne peut pas venir de lui, ben non, c'est obligé que ça vienne du distributeur à lait caillé qui pue, se met à hurler de plus belle pendant que je me répète en boucle le 1er commandement de la mère au foyer "En état de marche le soir ton enfant tu coucheras", en respirant avec le ventre.


Donc, dès le réveil disais-je, ce qui me fait tenir c'est la perspective du coucher. La matinée se poursuit, alternance de crises, "Maman les bras" quand je ne peux pas et "Téléééé" quand je serais enfin dispo pour lire un livre ou faire un jeu.

Puis, vient l'heure de déjeuner. Là, nous pratiquons un ballet très subtile sur le thème "Pâtes nooooon, noooooon, nooooon, gâteaux ouiiiii, ouiiiiii" enchaîné avec roulage au sol, ma partie à moi se bornant à rappeler qu'il n'a pas vraiment le choix, pauvre de lui c'est horrible je sais mais c'est comme ça, maintenant ou tu manges trois pâtes et le canard qui va avec, ou tu montes dans ta chambre et tu n'en redescendras pas avant la sieste. Fiston hoquète un ultime "No, no, nooooon", avant de changer d'avis quand il me voit prendre son assiette et me diriger vers la poubelle, c'est que le direct dans sa chambre il en a déjà tâté et ça lui plaît moyen-moyen. "Pâtes oui, oui, ouiiiiii", pour un peu il me réclamerait des endives braisées.

En général mouflette braille pendant le petit répit qui s'ensuit, parce que tous ces cris et ces menaces ont fini par avoir raison de sa nature contemplative et qu'elle ne me l'envoie pas dire.

Quand le calme revient, j'ai pris 10 ans, j'hésite entre avaler des anxiolytiques ou passer direct aux acides, et je serais prête à commander un écran plat du plus grand format qui existe, avec l'intégrale de Babar et les making-off de Casimir.


Les bons jours fiston fait une longue sieste, pour récupérer. Pendant ce temps, si j'ai de la chance, mouflette dort un peu et alors là c'est le pied, je peux me défouler en mettant la musique à fond – heu non, ça réveillerait la marmaille, bon ben téléphoner à une copine via skype parce que je ne peux pas utiliser le téléphone normal qui coûte tellement cher qu'au début on pensait que les prix étaient annuels – heu non, le son monte et ça réveillerait fiston et vu comment ça caille je ne vais pas m'installer dehors, pffff, bon ben je vais faire un peu d'elliptique – heu non, j'ai oublié que j'ai mis mouflette à dormir au sous-sol (oui, avec le monstre de la cave qui a un p'tit faible pour le lait caillé qui pue, histoire de la tenir à l'œil).


"Téléééé ?" tente fiston dès le réveil.

Vous me direz, "Mais pourquoi tu ne le sors pas un peu, il a besoin de se défouler cet enfant, t'es sadique ou quoi ?"

Je veux bien mais plusieurs éléments sont à considérer avant de se lancer tête baissée dans cette folle entreprise :

- "Téléééé", vous êtes sourds ou quoi ?

- il fait dans les -4°C, et il y a du vent.

- il a encore neigé la nuit dernière et maintenant ça glisse de folie, pas sûre d'être prête pour Holiday on Ice avec mouflette dans l'écharpe.

-il faut trouver un créneau entre bib et couche et, croyez-moi, c'est serré.

- il va faire nuit dans dix minutes.

- fiston est persuadé qu'il est rembourré en thermolactyl et refuse de s'habiller chaudement et je n'ai pas envie de pratiquer un quart d'heure de lutte gréco-romaine pour lui enfiler son manteau et réaliser qu'il fait nuit.


Je vous fais grâce de la fin d'après-midi et du dîner, parce que sinon vous auriez comme une impression de déjà vu.


Arrive enfin le soir, le coucher, hard mais c'est le dernier obstacle alors on ne le sentirait presque pas passer.


Puis vient la nuit. La dernière ça a donné :

- à minuit : "Maman, Mamaaan…." en boucle et en pleurant un peu. Verdict, ben rien de spécial, merci d'être passée.

- 1h : "Mamaaan, Mamaaan…", là c'était pour essayer de descendre au salon, ben non, la nuit on dort, ça commence à bien faire, Maman est fatiguée et un tout petit peu énervée alors tu vas dormir et arrêter de l'appeler sinon gare.

- 4h : "Maman ? Maman ?" d'une petite voix qui aurait un truc à demander mais qui oserait pas trop. Merci de relancer la boîte à musique qui est à portée de ma main et que je manie avec une dextérité sans pareil. Mais tu ne te ficherais pas un peu de ma biiiiip par hasard ? Je te préviens que si tu me rappelles encore une fois, je te vends au plus offrant, je te biiip, biiiip et biiiiiiiiiiiiiiip. D'accord ? D'accord.

- 6h : "Mamaaaan, Mamaaaan" d'un ton plaintif. Quoi encore ? … Qu'est-ce qu'il y a ? … Un fiston qui fait semblant de dormir, en serrant fort les paupières et en se retenant de rire. Alors là, c'est trop, je craque ! Je te rererepréviens que si tu m'appelles encore une fois, je… je… je ne me lèverais pas ! – et ben voilàààà, il était temps.


Fiston a ensuite dormi jusqu'à 8h, pas moi merci.

Et qu'a-t-il fait en se levant ?

"Bonjour Maman", petit bisou et un sourire.

Là j'en suis pas revenue, autant de politesse, ça ne peut pas venir de moi.

"Téléééé ?"




jeudi, janvier 7

C'est intéressant

Hier, comme à peu près chaque jour, j’ai fait du café.
Mais que ta vie est palpitante, tu as fait du café ? Non, sans rire ?

Lecteur sarcastique, quand tu vas voir où nous mène cette petite phrase qui n’a l’air de rien, tu vas en avaler ta plume vitriolée. Garanti.
Donc, j’ai fait du café.
Avant les enfants je n’étais pas encore une junkie caféïnomane décoiffée au saut du lit, mais j’étais déjà membre honoraire de radinpointcom donc, quand j’allais au bistrot, je commandais invariablement un allongé – l’allongé c’est le signe de ralliement des authentiques radins, y’en a plus et c’est le même prix. Je confirme, c’est dégueu, mais le vrai radin s’en tape, le radin exulte à l’idée d’en avoir plus pour pas un rond.
Si, bien sûr, j’aurais pu boire autre chose, mais la malheureuse menthe à l’eau étant servie avec sa bouteille en provenance directe d’une montagne estampillée minérale - c’est bien connu que l’eau du robinet n’est pas potable en France et n’a jamais vu l’ombre d’un nuage, et encore moins d’une montagne, c’est de l’eau de ville, direct du caniveau et hop -, ça fait cher la goutte de pluie venue de pays où il ne pleut pas.

Si la maternité a changé plein de choses en moi, le truc majeur c’est que maintenant je ne peux pas fonctionner normalement sans mes deux mugs de café. Et, comme aujourd’hui je n’ai aucune pudeur, je vais même te dire comment je le bois mon café.
En général, il en reste un peu de la veille au fond de la cafetière. Heurk. Oui, mais je viens de me lever, j’ai pris une douche de 3 minutes 8 secondes – lavée, rincée, séchée, et si l’huissier avait accepté de revenir, cette fois-ci j’explosais mon record personnel. Si tu sais encore compter de tête, je dois être levée depuis 4 minutes 56, à la louche, et je n’ai donc absolument aucune papille en activité, par conséquent beurk le café de la veille tout ça, sur le papier je suis d’accord mais en situation c’est plutôt miam, vite du cafééééé.
Je remplis donc mon premier mug.
Je le passe au micro-ondes 35 secondes.
Là, j’ajoute un peu d’eau froide, pour pouvoir le boire tout de suite. Non, je ne peux pas le mettre QUE 25 secondes, les molécules n’auraient pas été assez chauffées, elles ne seraient pas vraiment revenues à la vie et, là, ce serait franchement très dégueu.
Je bois la première gorgée – hou j’entends un fiston qui descend les escaliers, vite, vite, encore deux gorgées à l’arrache.
Ensuite il y a deux bibs, 3 ou 4 couches à changer – crois-moi, non, tu ne veux pas savoir, des vêtements à enfiler, un aller-retour à l’école, un bébé qui a envie de parler un peu avant de remanger, recouche etc.
Je refais chauffer la moitié du premier mug, remets un peu d’eau froide, m’enfile le tout et prépare une seconde fournée – corsée pour supporter les ajouts d’eau et en quantité pour survivre à l’après-déjeuner.

Attention, lecteur acerbe, c’est maintenant que tout ce charabia va prendre sens.
Dans notre belle contrée, Mister Coffee, cousin de Mister Cocktail, est la marque de base des cafetières, c’est ce que tout le monde a. Enfin, quand je dis tout le monde, je ne vise pas ceux qui se sont offert une Nesprezzo parce que sinon c’est pas possible que je travaille à la maison, c’est le truc qui tient mon cerveau en vie, la preuve j’en ai une au boulot.
Le Mister Coffee fonctionne comme une cafetière normale, sauf que les filtres n’ont rien à voir. Ils ont le fond plat et ressemblent à des petits moules à manqué. L’inconvénient de ce format est que l’eau n’est pas diffusée en profondeur, elle traverse en deux secondes et pour une cafetière de 8 tasses, trois minutes suffisent, du coup on met plus de café pour compenser.

Mais, il faut être honnête, ce format a aussi un immense avantage.
Alors que j’étais en train d’attraper l’un de ces filtres hier, je l’ai lâché, vide.
Nooooon !
Si, ça arrive, même aux meilleurs d’entre nous.
Et le hasard a voulu que Justin passe par là.
Sur ce, la journée a continué.
Puis la nuit.
Et, ce matin, la révélation.
Justin, chez qui apparemment la vision du filtre chutant avait fait son chemin pendant la nuit, a attrapé un filtre et l’a lâché de haut.

Le filtre est tombé à plat, en flottant, tout droit comme s'il était dans un tube invisible. Et si on le fait partir le fond en l’air, alors il se retourne tout de suite et chute ensuite à plat, atterrissant au sol sur sa base.

Conclusion :
Les Mister Coffee sont aux filtres à café ce que les chats sont aux mammifères, ils retombent toujours sur leurs pattes.

Lecteur de mon cœur, tu reprendras bien un peu de café froid, pour faire passer le goût du vitriol?

lundi, janvier 4

Croup toujours

Ce que j’aime bien, avec les enfants, c’est les surprises qui vont avec. Et je ne veux pas parler de jolies pochettes en papier rose ou bleu qui seraient livrées avec les monstres.


Non, je veux parler de ces journées où tout part en quenouille, où les dessins qu’on avait prévu de faire – au prix d’un effort maternel au-delà de l’admiration tellement mes mains refusent de dessiner quoi que soit de reconnaissable, je ferais plutôt dans le Rorschach en série, se transforment en négociations épuisantes pour éteindre cette satanée télé que si tu n’appuies pas tout seul sur le bouton avant que j’ai compté jusqu’à 3 je te préviens ça va barder pour ton matricule un deux…

De ces journées où l’on avait prévu d’aller au parc et pas moyen de faire enfiler un manteau, roulage au sol et « Non non non non » en boucle, adios air frais et horizon allant un peu au-delà du canapé.


En fait, vous proposez et les chérubins disposent, avec tact et diplomatie cela va sans dire « Soupe ? Pas bon non », « Dodo pas tout de suite, Dora ouiiiiii ».

Le réveillon n’a pas fait exception à la règle.

C’est sûr qu’avec deux enfants de moins de 3 ans – réveils nocturnes et trop matinaux qui vont avec, on ne s’attendait pas à réveillonner comme des brutes et la boule à facettes n’avait même pas été déballée, pas plus que le DVD « Karaokez les eighties, wizzzz ! ». Mais la table était bougifiée, le foie gras à bonne température et les flûtes de sortie, le grand jeu comme qui dirait, enfin surtout pour les habitués des pizzas surgelées-salade en boîte que nous sommes devenus.


Tout partait du bon pied avec fiston couché et assez vite endormi, malgré une toux encore bien sonore, et mouflette qui cuvait son dernier bib en souriant. Un créneau de 2 heures s’offrait à nous pour faire ripaille.

Le premier réveil en toussant et en pleurant ne s’est pas fait attendre et n’a rien retardé puisque nous n’avions pas encore eu le temps de mordre dans les toasts. On donne à boire – non. On propose un câlin – non. On offre de rester – non. De partir – non. Le fiston ne va pas fort mais se rendort.

Le repas commence, hum que c’est bon, hip oui ressers-moi donc un peu de champagne.

Le deuxième réveil nous cueille sur la fin de l’entrée. Enfin, c’est surtout moi qu’il cueille puisque c’est Maman qui est réclamée, Papa ayant le droit de continuer à déguster les saveurs du Béarn.

Puis vint le fromage – oui, le plat est en option, chez nous c’est le stade suprême de la cuisine contemporaine, plus rien à bouffer, juste l’idée d’un réveillon.

Les troisième et quatrième réveils se sont enchaînés. Bobo. Very gros bobo.


La toubib de la veille avait eu beau arborer un air blasé devant les expectorations de compet lâchées par un fiston tout blanc, 24 heures après nous n’étions plus très rassurés et c’est le cinquième réveil, alors qu’il n’était même pas encore 23h, qui a lancé le mouvement, fiston commençant à inspirer difficilement et ne s’arrêtant plus de pleurer.

Direction le service d’urgence de notre centre médical.


Qui n’a jamais rêvé de se retrouver seul, avec deux gardes de sécurité, trois médecins et une poignée d’infirmières pour fêter les 12 coups, annoncés en grande pompe au micro, par une voix caverneuse résonant dans le vide immense des couloirs mal éclairés ? Non, pas glauque, décalé.

Pendant ce temps on campait dans la salle d’attente pour guetter une éventuelle réaction allergique à la piqûre administrée pour aider fiston à respirer.


Depuis ça ne va pas très fort. Fiston fait des nuits pourries, râle une bonne partie de la journée, est collé à la télé non stop, ne mange que des gâteaux et ne veut même plus de bib de lait ??!!!, c’est la lutte pour lui faire avaler son sirop au paracétamol, seul médoc proposé, vous imaginez l’efficacité du traitement, une toux qui perdure, une école qui rouvrait ses portes aujourd’hui mais sans lui, des températures dans les -5 C et une mère qui passe ses journées à égarer son sens de l’humour.


Mais, ne dit-on pas "Réveillon aux urgences, année pleine de chance" et "Nouvel an à l'hosto, tu gagnes au loto" ?

Non ?