mercredi, janvier 30

Ils ne manquent pas d'air

Canal gelé le long du Potomac.
On y croise des gens qui font leur jogging et qui parlent au téléphone
en même temps.

vendredi, janvier 25

All you can eat

L’avantage d’avoir un jardin, c’est qu’on peut y voir des tas d’animaux. Pour être honnête, on y voit surtout le chat roux et blanc d’en face venu chercher la bagarre, ou quelques chiens par l’odeur de mes quiches alléchés, mais pas que.
Qui vit aux alentours de Washington sait qu’on a aussi de grandes chances d’y croiser des écureuils. Au début on est tout contents « Waouh, un écureuil, vite l’appareil ! ». Puis très vite on est blasés « qu’est-ce que ça fait comme raffut un écureuil, vite mon arbalète ».

Et on finit par remarquer qu’il y a des tas de beaux zoizeaux qui cuicuitent aux alentours alors on investit dans une mangeoire, sommaire et pas chère, mais paraît-il appréciée des volatiles.
On
place le buffet garni près d’une fenêtre, ben oui c’est l’hiver et il fait froid alors on compte bien observer de l’intérieur voyez-vous, et on attend.

Pas très longtemps.

« Ah tiens, un écureuil ». Le temps passe, le buffet se dégarnit et il faut bien se rendre à l’évidence : les oiseaux n’ont aucune chance face à Raymond, le rongeur le plus rapide de l’est américain.

Qu’à cela ne tienne, on retourne à la jardinerie et on achète une autre mangeoire, qu’on place en hauteur, au bout d’une branche et on se dit que tant pis, on verra les oiseaux de plus loin mais il faut ce qu’il faut pour éviter une indigestion à Raymond.
Et on attend.

Pas très longtemps.


« Mais je rêve, un écureuil. » Et oui, il faut le savoir, même si la mangeoire a l’air d’être inatteignable, Raymond a fait l’école du cirque, il est diplômé en trapèze.

Mais le Justin ne se laisse pas abattre et le Justin est plus fort que le Raymond, non mais des fois.










« Ahhh, des oiseaux ! »

On n’était pas peu fiers de notre coup.

Raymond a trouvé la parade et boulotte les graines qui tombent au sol. Le Raymond est loin d’être con.

lundi, janvier 21

Aspire, expire

Vous avez remarqué que dans mes résolutions pour 2008, il y a cette phrase notée vite fait « d’arrêter avec le mauvais esprit ». Comme quoi, il faut réfléchir avant de déclarer ce genre d’ânerie. Parce que, comme il faut bien qu’au moins une de mes résolutions soit respectée, il y va de ma réputation et de ma crédibilité, je ne vous parlerai pas de mon aspirateur.

Et oui, j’ai fait un tirage au sort, devant huissier, et c’est tombé sur lui.
Je comprends votre désespoir, et je le partage croyez le bien, mais que voulez-vous : je n’ai qu’une parole.

Pourtant, je pense que ma moissonneuse-batteuse vous aurait plu, surtout sa soufflerie, judicieusement placée à l’avant, qui envoie valser les poussières à l’autre bout de la pièce plutôt que de les avaler.

Vous auriez eu un gloussement en imaginant son énorme tête rectangulaire, tellement bien pensée par le cabinet de design de chez Panasonic qu’elle a le plus grand mal à se faufiler où que ce soit, et surtout dans les petits coins, entre les meubles et le mur par exemple, là où se rassemblent tous les moutons histoire d’être en famille.

Vous auriez pleuré de rire à mon évocation du nettoyage de l’escalier, exploit digne de l’ascension du Mont Fuji, pas moins. D’ailleurs voilà ma solution à ce problème : faire appel à un sherpa qui porterait la chose pendant que je réunirai sur chaque marche les saletés en tas, prêtes à être aspirées. ça vous a l’air compliqué ? C’est parce que la fameuse tête est surdimensionnée par rapport aux marches et qu’il faut donc soulever à bout de bras la douzaine de kilos aspirante en espérant que la soufflerie ne fasse pas tout repartir sur la marche du dessus – propre, elle.

Mais je m’égare, j’avais dit que je n’en parlerais pas.

Pour couronner le tout, mes tentatives de meurtre sont vaines et ça ne sert à rien de faire rebondir la bestiole contre les murs, en espérant que le plâtre soit plus dur que la machine (juste pour rassurer ma propriétaire si elle passe par là : Take it easy, it is just a figure of style, don’t take it to the foot of the letter), car Panasonic a tout prévu et sur la tête est inscrit « Motor protection system ». Damned je suis refaite.

vendredi, janvier 18

A la caisse n°1

Pour peu que les exentricités de Britney Spears vous laisse de marbre, faire la queue au supermarché est souvent l’occasion de se connecter avec le vide abyssal de l’ennui le plus profond. Mais, Dieu bénisse l’Amérique, on assiste parfois à des scènes qui valent le coup d’œil. Certaines sont un peu agaçantes, voire carrément angoissantes pour la mère de famille encore un peu bercée d’illusions que je suis. Comme on est dans ces cas là au premier rang et qu’on n’a pas envie de perdre une demi-heure en changeant de caisse, on en profite et on prend des notes.

Ma première expérience notable en supermarché remonte à 2002. C’était mon premier séjour états-unien et je n’étais pas encore au courant qu’ici on ne peut pas faire exactement comme en France. Je m’explique : je poireautais derrière une mère de famille au caddie plein, quand son fils d’environ 6-7 ans s’est avancé vers le mien et a commencé à tout tripatouiller. Et vas-y que je balance les œufs, que je malaxe les tomates, sans oublier de filer quelques coups de pied à la ferraille l’air de rien, ferraille qui finissait sa course dans mes tibias. Première réaction : « Mais je vais te l’attraper par les oreilles celui-là et la prochaine fois il réfléchira à deux fois avant d’enquiquiner son monde ». Il faut vous rappeler qu’à l’époque le monde des enfants m’était aussi familier et sympathique que celui des drosophiles porteuses de la peste bubonique.

Par un effort dont je ne me serais pas cru capable, j’ai quand même réussi à me maîtriser, et je me suis tournée vers la seule personne capable de lui faire entende raison, sa mère bien-aimée et par ailleurs très occupée à récupérer ses sacs et à les faire tenir dans son chariot. Je lui ai fait mon regard insistant, celui qui ne lâche pas sa proie, pendant que je tentais discrètement d’éloigner mon caddie des mains voraces du gnome entêté. Rien à faire, la mère était aussi fermée au monde extérieur que sa progéniture.

Mais que faire pour me sortir de ce guêpier ? « L’attraper par les oreilles et la prochaine… » Que faire, avant d’en arriver au taillage d’oreilles en pointe ? Je lui ai fait les gros yeux, avec l’air extrêmement fâché mais rien, zéro réaction. Sa mère était tranquillement en train de payer et j’essayai donc d’avancer pour poser ce qui restait de mes achats sur le tapis, mais il continuait à me tourner autour, tel un petit moustique entêté et très très énervant. Alors, parce qu’il fallait bien que je m’en défasse et que j’avais épuisé toutes mes maigres ressources intitulées « Comment se débarrasser d’un enfant sans le faire hurler ? », j’ai fini par attraper la main d’Attila, en lui demandant d’arrêter ça. Je précise que je l’ai fait d’une voix tranquille (agacée mais tranquille, c’est possible ça ?), et que mes yeux n'étaient pas exhorbités (au pire un petit peu de fumée sortait de mes narines, mais à peine). Et alors là, bienvenue dans une culture qui n’est pas la tienne.

Dans mon Champion à moi, un mot à l’enfant aurait suffit, et n’aurait peut-être même pas été nécessaire puisque la mère aurait mis moins de dix minutes à réagir. Elle aurait vraisemblablement présenté ses excuses et demandé à son fils d’aider à réparer les dégâts. Mais à supermarketland, la mère pense que tu es contente de t’occuper un peu de son enfant, si mignon que c’est un honneur d’être en sa présence. Limite thaumaturge le gosse. La mère est folle de joie parce qu’elle voit que son marmot adoré ne perd pas une occasion pour perfectionner ses « social skills », et que ce serait être une bien mauvaise éducatrice que de l’en empêcher. La mère, elle n’en peut plus de bonheur parce qu’elle a sous les yeux la confirmation qu’elle ne paye pas des milliers de dollars en vain dans une école qui a une liste d’attente pire que la salle des mariages du château de Versailles. Et vous, vous voulez gâcher tout ça pour quelques œufs cassés et des tomates rendues immangeables ? Mais seriez-vous dérangée dans votre tête ?

La mère, indignée de voir quelqu’un ruiner les chances d’épanouissement social de son bébé adoré, se jette vers lui pour le mettre à l’abri, derrière son chariot. Elle est outrée, ses yeux vous lance des éclairs d’acide chlorhydrique, elle vous hait, vous êtes inconsciente, vous venez de mettre en péril des années de laxisme éducatif et d’estime de soi gonflée à coup d’incessants compliments.
Mais à quoi songiez-vous ?
Heureusement, la mère a vite réagi et vous l’entendez dire à son fils, en quittant le supermarché, « Don’t worry, you did nothing wrong. She’s just crazy ».

Si vous avez aimé Supernanny achète des tomates, vous allez adorer Supernanny se paye des pommes, à ne surtout pas rater.

mardi, janvier 15

Bougez-vous qu'y disaient

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un rapport compliqué avec le sport.

Déjà en maternelle, la perspective de devoir grimper à la corde à nœuds me tordait l’estomac. J’étais, et je suis encore, pas très bien latéralisée. Je fais la différence entre la gauche et la droite, ça ça va encore. Mais dès qu’il s’agit de faire plusieurs mouvements différents en même temps, ça ce complique. Donc, monter les jambes, en repérant les nœuds pour poser les pieds, tout en montant les mains, aïe pas facile, surtout à quatre ans. Alors évidemment tout le monde rigole.

Les années passant j’en ai pris mon parti et suis devenue la marrante du cours de sport, celle qui râle tout le temps, qui se prend le ballon dans la tronche ou met deux plombes à comprendre les consignes du prof. Même au Club Mickey personne ne me voulait dans son équipe pour avoir une chance de gagner les épreuves et d’emporter les plus beaux lots. Moi j’ai passé le mois d’août à récolter des échantillons de crème solaire quand les autres repartaient avec des supers jeux de plage ou des tee-shirts. La honte je vous dis.

Si on ajoute à ça que je souffre de vertige, je vous laisse imaginer le calvaire que fut le sport à l’école. Je ne plonge pas, je tiens à peine sur une poutre alors ne me demandez pas d’y faire des sauts gracieux, je refuse d’aller en haut des barres asymétriques, je ne sais pas faire le poirier, la roue c’est (enfin, c’était) tout juste. Les courses de vitesse m’angoissent (les quelques secondes avant le coup de sifflet de départ étaient un calvaire sans nom), et une inscription (par ma mère, toujours pas compris pourquoi) en équipe d’athlétisme n’a fait qu’empirer le problème.

Je n’étais pas mauvaise en lancer mais le jour où, suite à une estimation assez médiocre de ma part j’avoue, mon javelot a cassé une fenêtre du lycée et a manqué de peu la tête d’une prof, j’ai abandonné poids et autres projectiles.

Le basket ce n’était pas trop ça parce que j’avais tendance à mal vivre le fait d’être marquée par quelqu’un de l’équipe adverse, alors quand cette personne inconsciente insistait un peu trop pour me prendre le ballon, je n’hésitais pas à lui coller un bourre-pif. Au premier sang, le prof de 3ème a stoppé net ma future carrière de basketteuse. Comme j’étais grande, on m’a plus tard collée dans la cage pour les matchs de hand. Une balle de hand c’est dur et ça fait super mal, alors au cinquième tir reçu en pleine poire, j’ai fui.

Le jour du bac, j’avais déjà trois points de retard grâce à mes talents sportifs.

Mais j’ai la tête dure et je sais que, dans le fond, le sport ça fait du bien. Pas sur le moment mais ça finit par payer, ça vaut le coup. Encore faut-il trouver la bonne formule.

Etudiante, j’ai donc testé deux inscriptions annuelles au Gymnase truc, abonnement s’élevant au niveau du PNB du Lichtenstein et qui te donne le droit d’être regardée de haut, toi et ton pauvre bas de survêt lambda, par des nanas super bien fichues aux tenues toutes coordonnées, et elles doivent en avoir trois douzaines parce qu’elles ne portent jamais la même. Pour ce prix là tu as aussi le droit de te faire mater par tout un tas de mecs qui font semblant de pédaler ou de soulever des poids mais qui en fait ne viennent là que pour se rincer l’œil et se dégotter des rencards. Quand on est comme moi, planquée au fond de la salle pendant un cours de step, dégoulinante, à bout de souffle et toujours en retard d’un enchaînement de mouvements, ce n’est vraiment pas le moment d’oser un « ça te dis un café après ? »
Non, après il me fallait une tente à oxygène et une bonne heure pour ne plus ressembler à un coulis de tomate sur pattes.

Adieu le Gymnase truc où je n’ai finalement pas beaucoup usé mes baskets.
Ruinée, et culpabilisée par un abonnement encore en cours, j’ai tenté l’option piscine avec une copine. Je dirais juste que la personne à la caisse n’a pas eu le temps de trop s’attacher à nous.

Pourquoi je vous raconte tout ça, au risque de vous perdre en cours de route par la longueur de mes fascinants exploits ? Mais parce que j’ai remis ça.

L’idée d’aller me renseigner à la YMCA du coin traînait bien dans le fond de ma tête mais il me manquait quelque chose pour me décider à le faire. Comment motiver la folle d’aérobic qui sommeille en moi ? Lui dire qu’à la YMCA il y a un arsenal imbattable de tapis, vélos, poids et engins qui musclent tout sans presque aucun effort ? Bien tenté, mais non. Lui dire qu’il y a un service de baby-sitting gratuit pour les mères de famille ultra motivées ? Oh mais en voilà un club de sport qui sait interpeller ma Jane Fonda intérieure.
Je n’ai pas pu résister à la perspective d’avoir quelques heures grappillées. A suer, souffrir et maugréer, ok, mais sans avoir à me demander si, par hasard, Chesapeake ne serait pas en train de perfectionner sa technique de frappe sur fiston.

Pour ceux qui tenteraient l’inscription à la YMCA un de ces jours, il n’est pas nécessaire de chanter le refrain en faisant la chorégraphie, ni de venir déguisé en indien, ça fait longtemps que ça ne les fait plus marrer.

vendredi, janvier 11

La mère Denis en Amérique

Oyé oyé, Gervaise a dit adieu à son lavoir !

Fini les taches, les cycles d’un quart d’heure et les fringues emberlificotées autour d’une hélice qui ne sert qu’à ça. C’est la fin du règne de la Kenmore, terrassée par une Whirlpool flambant neuve achetée à prix d’or mais je le vaux bien.

Premier constat : si la machine a bien un tambour et s’ouvre par devant comme chez nous, ses mensurations, elles, restent américaines. Si vous avez un petit appart ça va être sportif. Mais je ne me plains pas, il paraît que je peux y mettre 10 jeans à la fois. C’était mon rêve, laver tous les futes de mes voisins.

Deuxième constat : cette machine à l’européenne est définitivement américaine. Pour l’eau c’est toujours froid, tiède ou chaud. Vous revoilà avec vos étiquettes lavage à 40°c ? Ben là c’est plus dur qu’avec la Kenmore parce que vous ne pouvez pas ouvrir le hublot histoire de mettre la main pour ajuster.

Troisième constat : cette machine est supra intelligente parce que c’est elle qui calcule le volume de flotte à mettre. Moi je dis que tant qu’à vouloir faire dans le high-tech, ça n’aurait pas été tellement plus compliqué de rajouter un thermostat digne de ce nom, mais il parait que c’est plus important de sauver la planète que mes pulls en laine.

Quatrième constat : prière de racheter de la lessive parce que la Whirlpool n’accepte que la HE (Haute efficacité), sinon il y aura trop de mousse et elle va moisir. Vous êtes prévenus, maintenant c’est vous qui voyez.

Et enfin, la Whirpool n’a pas de programme pour linge délicat, mes pulls en laine elle s’en tape on l’a compris mais elle, elle se soigne avec un programme spécial que pour sa pomme, à faire une fois par mois. Oui parce que Madame se lave à l’eau de javel régulièrement sinon elle moisit, et oui encore. Vous avez déjà vu une machine française servant toutes les semaines qui moisit vous ? Si la lessive suivante arbore ne serait-ce que le soupçon d’une tâche décolorée je crains le pire car la pauvre Gervaise pourrait bien devenir hyénique avec un certain service conso.

Je critique, je critique, mais la Whirlpool c’est ma nouvelle copine. Même que quand je la programme, elle démarre toute seule la nuit et bosse en me laissant dormir. Ce n’est pas de la vraie amitié ça ?

vendredi, janvier 4

5 sur 5

Fiston râle, surtout la nuit, mais quand même un peu le jour aussi. Non, il n’est pas malade, bien quelques dents qui poussent mais ce n’est pas ça qui va l’abattre. Non, si fiston rouspette tant et plus c’est qu’il est affublé de parents neuneus qui ne comprennent rien à rien. C’est pourtant simple :

- le biberon c’était bien pratique quand il était petit mais là, il faut arrêter de l’embobiner, la cuillère c’est mieux alors merci de remballer la tétine sinon il sera dans l’obligation de cesser toute alimentation. Bon, ça peut lui arriver de temps en temps d’avoir envie d’un bon bib mais c’est à vous de vous adapter, il ne va pas vous envoyer un télégramme pour vous prévenir non plus.

- Au cas où sa mère se croirait trop maligne, il tient à lui signaler que le coup du yaourt dans la purée c’est mort à partir de maintenant. Et ce n’est pas la peine de le saouler avec des histoires d’apports insuffisants en produits laitiers, ce point est non négociable.

- Ce n’est pas parce qu’il sait se retourner du ventre au dos qu’il est obligé de le faire. C’est bon, il vous a montré qu’il en était capable, vous êtes rassurés sur son développement moteur alors merci de continuer à accourir dès que des petits couinements de souris prise au piège se font entendre.

- Non, il n’a pas l’intention ni de ramper, ni de marcher à 4 pattes pour l’instant. D’une part c’est fatiguant et pas très élégant et, d’autre part, il a entendu parler de bébés soucieux de leur dignité qui marchent directement, sans passer par la case limace aux genoux tous brûlés par le frottement du pantalon et il le prend comme un défi personnel.

- Quand il se réveille la nuit, il est tout à fait capable de se rendormir tout seul dans son coin, mais pourquoi priver ses proches du bonheur suprême de sa présence ? Fiston n’est pas comme beaucoup d’égoïstes, lui sait le plaisir que procure la vision de sa bouille toute mignonne à la lueur de la veilleuse.

- Si il fait pipi sur son père à chaque fois que ce dernier le déshabille, c’est pour créer une complicité toute spéciale, un truc de mecs en rapport avec les pipis qui vont loin et si ce dernier n’a toujours pas compris, ce n’est pas grave, fiston s’engage à continuer.

C’est bon là, message reçu ?

jeudi, janvier 3

Mauvaises fréquentations

Si c'est pas de la provoc ça...

mardi, janvier 1

Ça n'engage que moi

Et voilà 2008, signe que vous avez survécu aux huîtres qui refusaient de bouger quand vous leur flanquiez une giclée de citron, au foie gras qui sentait super fort pour du foie gras, à la dinde pas assez cuite, à la bûche 100% crème au beurre et aux chocolats à la liqueur soit, mais laquelle ?

Pour fêter ça, je vais faire comme beaucoup, je vais vous livrer la liste de mes résolutions. Oh, rien de bien mirobolant, je fais dans la liste classique et propre sur elle :

- faire des inventaires de vocabulaire français-anglais pour être capable de dire autre chose que « huge, stuff or wathever » et arrêter de passer pour une demeurée analphabète. Non, parce que mine de rien, quand je vais faire des courses au Safeway j’incarne la France alors « yeah, this pumpkin is huge » ce n’est pas trop esprit des Lumières, c’est plutôt Oui-Oui fait son marché.

- Aller jusqu’au bout du manuel d’utilisation de mon Nikon pour enfin pouvoir prendre les photos que je veux sans être sur le point d’en venir aux mains avec l’autofocus ou interpréter les refus répétés de la machine comme un jugement de valeur sur la qualité de mes clichés. Une mise à niveau technique s’impose pour m’éviter la dépression de l’artiste incomprise par son DS 70 qui ne fait rien qu’à souhaiter sa mort.

- Espérer (oui parce qu’à ce stade je ne peux plus qu’espérer), être capable de lire plus de vingt lignes le soir avant de dormir, et surtout, espérer m’en souvenir le lendemain. J’ai la chance que Zola soit mort (pardon les héritiers encore éplorés à cette heure tardive), parce qu’au rythme où mes Rougon-Macquart défilent, il aurait eu le temps d’en pondre au moins deux tomes supplémentaires, ce qui reviendrait à me condamner aux Rougon-Macquart à vie.

- Rebasculer mon cerveau en mode écriture pour attraper au lasso et terminer les textes qui courent seuls dans mon disque dur depuis des mois.

- Relancer les rares pistes dont je dispose pour trouver une personne qui garderait fiston deux après-midi par semaine pour que je puisse avancer sur les points 1 à 4 de cette liste.

- Créer le comité « Mais vous allez la libérer oui ? » parce que y’en a marre des enfants Betancourt un soir sur deux à la télé. Tout le monde sait que Maman est une femme à bout, à part les autres otages un peu partout dans le monde dont on ne parle jamais, ou les millions de réfugiés flanqués hors de chez eux, par exemple.

- Arrêter avec le mauvais esprit. Des fois.

- Et pourquoi pas, si 2008 est l’année du temps libre, oser des expériences culturelles de l’extrême, comme des recettes à base de beurre de cacahouète et de marshmallows, voire carrément me faire poser des faux ongles en résine pour rigoler. Fuschia, les ongles.

Bonne année à tous!