jeudi, avril 29

Et toutes ses dents



Le temps passe vite, mes amis. Ah, si, si, il file, il vole, il court.

Hier le printemps était encore à venir et dans quelques jours, damned, fiston va ENCORE souffler des bougies. Mais c’était pas y’a 6 mois la dernière fois ?


Vous me voyez venir.

Justin s’en tape complètement de cette histoire de fiesta : un gatal en fin de repas, deux bougies, bon, OK, il faut vivre avec son temps, mettons-en trois, et hop là boum, joyeux zaniversèreeeuuu, joyeux zaaa-ni-ver-sèèèère. On souffle, bravo, clic-clac, et à l’année prochaine. Au début j’ai été influencée, pour ne pas dire impressionnée, par son approche épurée de l’événement et je lui disais donc « En fait, c’est toi qui as raison, un gatal en fin de repas etc. »


Mais le problème, c’est que pour un plan aussi minimaliste je me suis affolée un peu vite. Autant de temps devant moi et si peu de choses à faire, à part racheter de la farine, un emballement de la machine était à craindre.

J’ai commencé à me balader virtuellement deci delà, de blog en blog, et laissez-moi vous dire qu’accoucher au printemps c’est d’une banalité incroyable, c’est Birthday season. J’ai noté quelques idées et commencé à me dire que, franchement, quand même, un gatal en fin de repas, etc, c’est un peu léger.


Allez, ça va pas nous tuer, invitons quelques amis dotés d’enfants, ou d’enfants avec parents, peut-être même la classe, après tout, fiston a été convié à plusieurs anniv cette année, ça se fait de réciproquer, non ?


Après décompte, déjà une dizaine d’invités, deux fois plus d’adultes, sans inclure les 7 copains de classe.

Gros dilemme.

Dans le fond, je n’avais pas une envie folle de discuter avec Madame corbeille de Noël des bénéfices comparés des pâtes de sponge cake disponibles au rayon frais, ni de gérer 7 gosses surexcités supplémentaires.

Oui, mais j’aurais l’air de quoi, à l’école, quand tout le monde saura, le jour J, que c’est l’anniv d’un fiston qui le criera à tout ce qui bouge, et qu’ils n’auront pas vu l’ombre d’une invit ? Enorme dilemme, Corneille, viens à mon secours, Salomon, tranche pour moi.


Le lendemain, un parent d’élève m’a cérémonieusement tendu une enveloppe contenant une invit pour l’anniv de sa fille, le même jour que la fête de fiston.

Oh, ben non alors, quel dommage, je ne pourrai pas venir à votre anniv thématique Princesses Disney – et rien qu’à cette idée, mon cœur de saigner s’est arrêté -, mais en plus, vous m’empêchez d’inviter la classe parce que ça ne se fait pas, je ne vais pas vous faire concurrence avec mon dompteur de kangourous nains, mon aqua-park de salon et mon tour du Monde en hélicoptère. Ah non, vraiment, quel dommage.


Affaire réglée.


Libérée de ce souci, j’ai commencé à réfléchir, en surestimant au passage mes aptitudes, mes forces et mon temps disponible. Mais oui, je vais faire ma propre piñata, en forme de vache normande, et je pourrais peindre des animaux de la ferme en pâte à sel, comme souvenir à mettre dedans.

Oh, et puis non, on va faire une thématique fête foraine, avec un joli manège peint sur une grande pancarte à l’entrée, je pourrais faire des barbes à papa, il paraît que ce n'est pas si compliqué que ça en a l’air, oh, et je pourrais coudre comme un faux chapiteau et puis…

STOP.

Non, mais ça va pas bien, ou quoi ?


Un bon déconditionnement culturel plus tard, j'ai décidé de lancer un nouveau concept, le goûter d’anniversaire, un truc hype et tendance qui ne s’est jamais vu ici : on réunit une dizaine de mouflets, on organise deux-trois jeux un peu loose, genre faire la course avec un œuf dur en équilibre dans une cuillère à soupe, c’est potache, mal organisé, pas de thème avec vaisselle assortie, les parents picolent des bières, ou du vin pour les plus irresponsables, et les gamins sont lâchés en liberté avec plusieurs parts de gâteaux comme apport en vitamines essentielles. Pas de structure d’accueil avec marche à suivre à la part de pizza prêt, pas d’animateurs qui n’ont même pas le BAFA et cuvent leur cuite de la veille en faisant semblant d’encadrer une activité coloriage ayant pour thème « ceci est une grande bannière en papier blanc, allez-y, coloriez-la », pas de magicien chérot, ni de musicien hawaïen à l’air déprimé.


Oui, j'ai un peu choisi la facilité.




jeudi, avril 22

jeudi, avril 15

Pour 100 balles, t'as plus rien


Depuis le 10 mars, je comptais les jours, puis les semaines, j’angoissais à l’idée de ne jamais la recevoir et c’est quand je n’y pensai plus que l’enveloppe est enfin tombée entre mes mains.


Mais de quelle mystérieuse enveloppe s’agit-il ? Une lettre longtemps égarée, un chèque en perdition peut-être ?

Non, pas un chèque, mais il y est question d’argent quand même.

Cinq semaines après avoir immortalisé fiston à son école, le prestataire rendait sa copie.


Cet homme a de la suite dans les idées.


J’avais uniquement commandé la photo de classe, 15$ l’unité en petit format. Et que vois-je, en ouvrant l’enveloppe ? Le portrait de fiston, arborant une tache rougeâtre sur le front, à l’endroit de son immonde croutasse de la veille, mais très atténuée. Je soupire intérieurement, c’est bien la peine de nous faire prépayer et cocher des cases si c’est pour pas être fichu de faire correspondre, c’est malin, il va falloir que je renvoie maintenant, avec la poste à deux kilomètres et trois places de parking seulement … ah vraiment, quel abruti.


Mais à y regarder de plus près, j’ai vu marqué en rouge, dans les cheveux de fiston « PROOF ».

Après lecture du feuillet accompagnant le portrait sur fond gris sombre et marbré dans un style très funéraire, j’ai compris que non, le prestataire est loin d’être un abruti, c’est un petit malin.


Vous ne voulez pas le portrait de votre enfant ? Vous me le confirmez en ne cochant rien ? Laissez-moi quand même vous montrer votre petit comme il est mignon avec son sourire plein de cheeeese et la pose un peu de trois-quarts. Bon, comme je ne suis pas fou, je me suis dit qu’avec sa tronche en vrac, ça n’allait pas aider pour vous faire changer d’avis, alors j’ai pris la retouche à mes frais, pour les épreuves, on s’arrangera après. Il est mignon, pas vrai ?

Hein ? Finalement vous avez envie de changer d’avis ? Mais c’est fait pour, vous gênez pas. Juste une petite chose. Comme je me suis donné la peine de prendre votre gosse en photo, contre votre avis, et qu’ensuite j’ai tiré son portrait, là aussi sans votre consentement, vous me devez 10$, pour frais d’épreuves. Ben quoi, où est le problème ? J’ai bossé, pour vous donner envie de dépenser plein de sous chez moi, ça se paye.


Et là où le prestataire est fortichissime, c’est qu’il a tout prévu. Si vous avez envie de faire votre scrapbooking vous-même, ou que vous vouliez faire imprimer le portrait sur un tee-shirt pour l’offrir à votre vieille mère tellement vous trouvez la photo belle, il n’y a aucun problème, le prestataire vous vend le fichier JPEG.


200$ le fichier.

400$ si vous voulez la photo de classe avec.


Même pas sûr qu’à ce prix là il vous les refile sur une clé USB publicitaire.


J’en rigole encore.




mardi, avril 13

Rowentez-vous la vie


De temps en temps, quand la pression atmosphérique n'excède pas les 1186 hectopascals et que l'alignement planétaire le permet, mouflette et fiston siestent en même temps.

Damned, comment passer le temps ?


Ben, vous êtes marrants, je fais quoi, moi, une fois que le lave-vaisselle a été vidé, que le lave-linge lave, que je vous ai régalé d'un nouveau post, que les 200 photos du week-end ont été triées, rangées dans les bons fichiers, la batterie de l'appareil rechargée et les lits mis au carré ? Je ne vais quand même pas faire du ménage, ranger les chaussures, ordonner les tiroirs de ma commode, oser ouvrir la porte du trou noir qui nous sert de placard sur le palier ou tenter la réanimation par récurage intensif de la cinquième poêle flinguée par un steak incrusté à tout jamais dans le téflon. Faut pas pousser.


En d'autres temps, j'aurais cousu. Enfin, j'aurais surtout décousu mais, au bout de quelques semaines, fiston aurait eu un short à déchiqueter au parc ou mouflette un bloomer aux élastiques bien longs comme il faut pour ne pas scier ses cuisseaux dodus. Je dis en d'autres temps car ma machine à coudre, vieille chose orange léguée par ma grand-mère, a décidé de faire sa capricieuse. Pourtant Madame a été dépoussiérée, huilée et cajolée mais rien à faire, le tissu plisse, les points sautent ou font des boucles, je n'y comprends rien, si elle continue je l'échange contre deux barils d'Ariel, il ne faut pas trop me chercher.


Je me suis mise à réfléchir à une nouvelle activité, tant qu'à faire plus utile qu'apprendre à plier les serviettes de table en formes de fleurs exotiques, quand je me suis souvenu d'un achat fait il y a plusieurs mois. Un livre de transferts pour textiles. Des dizaines de beaux dessins ne demandant qu'un peu de chaleur pour métamorphoser un bête tee-shirt en création de la mort qui tue. Bon, pas folle, je me suis dit que j'allais commencer par un débardeur de fiston, un de ces trucs qu'on met en hiver pour protéger des courants d'air mal intentionnés.


Le mode d'emploi est relativement simple, même pour une neuneu de la comprenette comme moi. En gros, faire chauffer son fer à repasser à fond, attendre 5 minutes, pour que ça soit vraiment chaud, et appliquer 2 à 3 minutes en appuyant fort. Juste avant de positionner mon fer, je me suis quand même demandé si 2 minutes ça n'allait pas cramer le tissu, mais j'ai décidé d'être dans la confiance, voyez. Si la nana me dit ça, c'est qu'elle sait de quoi elle parle, c'est son métier à la Suzie.


Alors, premier essai et première constatation, il ne faut vraiment pas bouger d'un poil, je crois que c'est même mieux de le faire en apnée, pour être sûre, parce que respirer c'est flouter le motif.

Deuxième essai, et deuxième constatation, il faut déménager car, pour une raison technique que je ne m'explique pas, les fers à repasser américains sont des mous du genou qui ne chauffent pas suffisamment pour repasser correctement une chemise, alors transférer, vaut mieux pas espérer. 2 ou 3 minutes n'y changeront rien, le tissu ne cramera pas, soit, mais les motifs seront pastels, bien loin des couleurs censées faire mal aux yeux qui caractérisent la créatrice. Pastels ET solubles dans la lessive. Donc, mes délires top créa-tendance attendront la France et mon Calor qui dépote.


Tout ça pour en revenir à mon obsession, catégorie vie quotidienne, l'électro-pourravo-ménager américain. Je vous ai déjà infligé le lave-linge, le lave-vaisselle, l'aspirateur et la cuisinière, complétés aujourd'hui, par le fer à repasser. Je pensais en rester là mais je crois qu'achevant notre troisième année dans cette maison, nous devons atteindre une obsolescence programmée car le fil de l'aspirateur ne tient plus déployé et saute donc de la prise dès qu'on essaye d'avancer, c'est très pratique, les sols ne sont plus aspirés que dans un rayon de 63 centimètres autour des prises, le micro-ondes a passé 3 semaines en réparation parce que son plateau tournant ne tournait plus, la porte du toaster s'obstine à rester à moitié ouverte mais on s'en tape parce qu'on n'a toujours pas compris à quoi il sert puisqu'on a un grille-pain. Grille-pain qui se porte encore bien, merci, ce qui n'est pas le cas du blender, dont le couvercle en plastique a explosé en miettes en atterrissant sur le sol après un geste malencontreux. Du plastique qui ne peut pas tomber par terre, là on touche le fond.


Mais ce n'est pas fini, j'ai appris à mes tristes dépens, un matin tôt avec mouflette dans les bras, que la cafetière refuse de se déclencher si son horloge n'est pas réglée, horloge qui saute à la moindre microcoupure de courant et qui ne se règle pas d'une seule main, cela va sans dire. Quand vous avez affronté les hurlements de mouflette, ulcérée d'avoir été posée alors qu'elle vous bavait d'amour dans le cou, et remis cette satanée machine en route, vous devez rester à côté pour l'arrêter quand elle a fini parce que, sinon, elle continue à chauffer le café à toute blinde, jusqu'à ce que vous vous retrouviez nez-à-nez avec un truc noir et collant qu'on dirait un remake de la catastrophe de l'Erika dans votre cuisine, pas du tout dans l'esprit de l'ami Ricoré.


Je ne dors plus tranquille, et si la série noire continuait et qu'il arrivait malheur à mon sèche-cheveux ?





mardi, avril 6

N'importe quoi


-Albert ?

-Couac ?

-Y’a un truc qui me tracasse depuis deux jours et j’ai comme l’impression que t’essayes de me pigeonner.

-Qu’est-ce que j’ai encore fait, tourterelle de mon cœur ?

- Comment ça ce fait que t’ais pas encore fini les travaux, alors qu’on devrait déjà avoir emménagé ?

- T’es pressée de l’avoir ton p’tit nid douillet, pas vrai ?

- Je commence à en avoir ras le croupion, t’as toujours un poil de retard pour tout.

-Ah ah ah, un poil de retard, elle est bonne celle-là. Lol, ma palombe adorée.

- Albert ?

- Quoi, encore ?

- Tu ne voudrais pas t'activer un peu ?

- Tu vas pas m’en pondre une pendule de cette histoire de travaux !

- Pas une pendule, ramier de mes deux, mais si tu continues à bayer aux voisines, je vais finir par les pondre sur la pelouse, mes œufs !


Voilà - en substance hein, je ne suis pas oiseauphone -, ce que ça se raconte, dès 5h du matin sous nos fenêtres. Ça panique chez les volatiles. Comment, on est déjà fin juillet et personne n’a fini son nid, pas une couvade à l’horizon ?

Ah, mais je vous demande bien pardon, quand il fait 34°C à 16h comme aujourd’hui, c’est qu’on a affaire à un juillet qui pète la forme, c’est bibi qui vous le dis.


Qui c’est qui est contente de coller un brodel pas possible pour trouver shorts, débardeurs, chapeau et crème solaire pour un fiston qui a du mal à comprendre que, oui oui, on est au printemps même si y'a pas de feuilles aux arbres et, non non, pas de ramassage de citrouilles la semaine prochaine, et des tenues légères pour une mouflette qui surchauffe dès que les 25°C sont dépassés – « Mince j’ai tout acheté en 18 mois pour cet été… panique passagère, enfilage… ah ben finalement le 18 mois ne lui va pas si mal… angoisse qui monte… va falloir songer à déballer le 2 ans alors ».


Qui c’est qui est ravie de retrouver les bonnes habitudes estivales, parc avant 10 heures parce qu’après c’est insolation et mort par overdose de réverbération, maison qui avoisine les 27°C et supermarché qui plafonne à 16, des bestioles de la taille de Chesapeake qui volent partout et de préférence vers moi alors que je suis censée garder calme et dignité pour ne pas transmettre cette phobie du bzz bzz à fiston, pas de sortie avant l’heure du bain, pas faim, pas sommeil, chaud chaud chaud.


En avril ne te découvre pas d’un fil.

Vous me la copierez 100 fois celle-là.


lundi, avril 5