Il était une fois un bébé tout mignon qui n’en pouvait plus de picoler ses biberons à la chaîne, et qui commençait à sérieusement baver devant les plats succulents que se tapaient sans vergogne, et sous son nez, ses sadiques de parents.
Puisqu’il a vite compris que pour obtenir gain de cause dans l’existence, il faut donner de la voix, il a râlé, de plus en plus fort, jusqu’à pouvoir goûter sa première purée de carottes alors que ses six mois n’avaient pas encore sonné.
Sa mère, toute pleine de bonne volonté, s’est alors mise à cuisiner purées et compotes sans compter, en alternant les saveurs, en achetant des produits plus frais que pour elle, et bio, en se donnant du mal donc.
Elle n’était pas peu fière de faire la nique à tous ces industriels qui ne rêvaient que d’empoisonner son fiston, voire de le rendre obèse, accro au sucre ou à la gomme arabique.
Et puis un jour, il y a eu des visiteurs à la maison, alors pour se simplifier un peu la tâche, elle a acheté des compotes toutes faîtes, des petits pots, oui mais bio. Fiston a évidemment adoré. C’était l’hiver et il en avait sans doute un peu ras la casquette des mélanges maternels à base de pomme-poire-banane. Là il découvrait le pruneau, la rhubarbe, un peu de framboise et la pêche, quel panard.
Sa mère a donc dû se résoudre à acheter des compotes sucrées. Allez, ce n’était pas plus mal pour son éveil au goût, c’était plus varié.
Mais sur le salé, elle ne cédait rien. De toute façon il n’aimait pas, elle avait eu assez de mal à le nourrir à Puerto Rico pour le savoir. Elle continua donc à cuire ses poireaux, courgettes, fenouils en toute sérénité, à mixer ses soupes, à ajouter la viande comme et quand elle le souhaitait.
Le fiston prospérait, faisait de grands sourires à la cuillère et attaquait doucement les morceaux.
Mais ce bonheur culinaire a été tourneboulé. La tempête a soufflé sur la maison.
Sans fourneau il a bien fallu s’y résoudre, et fiston a regoûté au légume défendu. Et il a aimé. Il a même trouvé ça tellement bon que maintenant il ne veut plus rien d’autre.
Sa mère a cédé, pour l’instant. Puisqu’il trouve ça meilleur.
Et voilà comment ce bébé si mignon est tombé dans la marmite à petits pots.
Mais comment lutter, dans un vegetable beef dinner, on dénombre pas moins de 6 ingrédients et 9 dans un pasta dinner, le préféré de fiston.
Sa mère a beau faire de son mieux, elle ne moud pas encore sa farine de pois chiches bio, et c’est ballot parce que si ça ce trouve, c’est cette farine là qui rend les bébés accros.
jeudi, juin 12
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
bah, te bile pas, nos gamins ont mangé des petits pots depuis l'antiquité en France et ils caracolent en tête de leur classe. (euh, je vois pas le rapport ?? Mais si, réfléchis bien...)
En fait, ça nous gavait trop de hacher machin-bidule...
(euh, pour le barbeuk', j'ai pas de bio, ça dérange ?)
Le mien, en ce moment, a 9 mois, ne veut manger que des Cheerios et de la compote de mangue... Alors un vegetable beef dinner ou un pasta dinner, bio ou pas, ca me ferait tellement plaisir!
@Yibus: pour le barbeuk, tant que tu ne fais pas griller un des cousins de Raymond, tout va bien.
@Flo: rassure-toi, je suis déjà contente qu'il mange quelque chose, après avoir fait quelques jours en grève de la faim... on finit par relativiser.
Enregistrer un commentaire