Hier, journée de plomb. Barre des 30°c dépassée dans notre jardin et habitants de la maison KO car nous avons fait le pari de survivre à l’été washingtonien sans la clim, enfin, notre propriétaire a fait le pari avant nous.
« Le temps est à l’orage » répètent les commentateurs à la radio et les prédictions internet s’affolent, autrement dit : attention, ça va péter fort, tempête annoncée.
En début d’après-midi, quand la lumière vire au jaune citron trop mûr, je commence à faire l’inventaire des fenêtres à fermer en cas de gros grain.
Quand je vois les arbres, statufiés depuis des heures, s’agiter brusquement, je rapatrie le chat à l’intérieur.
Quelques minutes après, je regarde au bout de la rue et voie le rideau de pluie avancer vers nous, c’est parti mon kiki.
Trois rafales violentes et plus d’électricité.
Le ciel est presque noir, le tonnerre fait vibrer les vitres, la rue est un torrent, le vacarme est terrible et fiston continue à pioncer… quand je pense que j’hésite à me servir du micro-onde pendant ses siestes.
L’orage passe, le temps de faire une ballade dans le quartier, en slalomant entre les branches tombées au sol, et c’est l’acte II, toujours aussi fort.
L’heure du dîner arrive et fiston s’avale un petit pot froid, c’est bien la peine de lui mitonner des purées maison, tiens.
Nous passons à table sous le porche moustiquairisé, juste à temps pour assister au 3ème orage, à la lueur des bougies. C’est beau mais c’est tellement violent que ça en devient inquiétant.
Et puis ce n’est pas tout ça, mais on commence à se faire du souci pour nos surgelés. Au bout de combien d’heures vaut mieux tout jeter ?
Au matin, toujours pas de courant et la course est lancée.
Vite, la douche avant le réveil de fiston.
Vite, préparer la poussette : jeux, gâteaux, eau et biberon de lait froid et vite, vite, nous propulser jusqu’au Starbeuk le plus proche pour gérer les urgences :
1- faire chauffer un café
2- ingurgiter le lait
à moins que ça ne soit l’inverse.
La serveuse me soutient qu’elle n’a pas le droit de faire réchauffer un biberon et que de toute façon elle ne pourrait rien faire puisqu’ils n’ont qu’un four normal. Je ne lui réponds pas que dans d’autres Starbeuk ça ce fait sans problème, je lui demande juste le plus grand gobelet qu’elle a en magasin avec de l’eau bien chaude. Elle me tend le plus petit de la série, rempli à ras bord. Débordement, ébouillantement, énervement, attente, pleurs, gesticulations, contorsions, regards pas contents, avec pour résultat un biberon tiédasse. Tant pis, il n’est pas 8 heures et il fait déjà 22°c alors fiston a chaud, ça tombe bien.
Pendant la sieste matinale, le bilan n’est pas folichon. Je ne peux rien faire cuire, ni réchauffer pour le déjeuner. La batterie de l’ordi est déchargée, donc pas de blogs, ni d’internet ou d’email pour patienter. Je ne peux pas téléphoner. Je ne peux pas me sécher les cheveux, si jamais l’idée de me mettre la tête sous un souffle brûlant alors qu’il fait pas loin de 30°c à l’ombre m’avait traversé le ciboulot ramolli. Je ne peux pas faire de lessive, sans compter que je ne peux même pas me servir de l’aspirateur, la vie est trop injuste.
Mais alors, que faire ?
Retour aux basics : cahier, stylo et bon bouquin, le chat sur les genoux en prime – ah ça, on peut toujours le chercher en hiver quand on rêve de se réchauffer les mains dans sa fourrure, mais quand on crève de chaud, indescotchable qu’il devient, avec abandon de poignées de poils sur joli pantalon en prime.
Fiston déjeune grâce à mes rudiments de physique : soleil = chaleur. Petit pot placé en plein cagnard une bonne heure avant le repas, résultat : bouillie à l’aspect bof, mais tiède.
Le cadran tourne, j’inspecte le congélo et évacue les premières victimes, épinards, maïs et fruits rouges.
Mais que fait la police ?
Il aura fallu patienter jusqu’à 16h30 pour que le courant soit rétabli, soit 25 heures de coupure, sans doute pas le record du monde mais quand même.
Ouf, ce soir on va pouvoir regarder un épisode de la dernière saison des Sopranos, Justin commençait à se faire du mouron.
Allez, c’est pas tout ça, mais c’est que j’ai 7 kilos de surgelés tous mous à faire cuire d’urgence.
jeudi, juin 5
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2 commentaires:
Welcome aux USA, pays où les fils électriques emmêlés aux arbres pas forcément bien entretenus souffrent en cas d'orage!
Notre record sans électricité, en plein Midwest, en plein juillet, c'était en 2006: tempête mercredi + jeudi (OK... la 2è n'a pas arrangé l'état après la première), et récupération du courant le samedi. Il faisait passé 30 dans la maison, et on a dormi tous à la cave!
Si tu vois le temps passer à l'orage, branche toujours ton cell phone (et ton laptop!) pour le recharger, et garde une provision de batteries sous la main!
'Sont pas tres dégourdis les amerlocs!!!
Profitez de la chaleur , dans les Pyrénées, le printemps n'est ps encore arrivé remplacé par la saison de la mousson!!
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