Je vous aurais volontiers fait une saga sur mes vacances de quinze jours les pieds dans la mer des Caraïbes, mais comme j'ai préféré annuler et rester sous la grêle et dans le froid, je me rabats sur My playground drama de fin d'hiver, que même HBO peut se brosser pour l'avoir en exclu, c'est tout pour vous. Comment je vous gâte, si remerciez-moi, y'a pas de raison.
Mais quelle idée bizarroïde, annuler les Caraïbes et labourer le mulch de son parc pour y trouver des trucs à raconter? Vous n'avez pas tort mais, croyez-moi, il s'en passe des choses entre les balançoires et les toboggans, des trucs pas très nets même. A côté de ça, les Caraïbes c'est de la gnognotte et je ne me déplace pas pour si peu.
Autant que vous le sachiez tout de suite: le playground, c'est la cour de récré, et je ne dis pas ça à cause des garçons qui se poursuivent en brandissant des branches d'arbre à la pointe acérée et meurtrière. Ni à cause des filles qui conciliabulent en secret dans le dernier wagon du petit train et s'arrêtent tout net dès qu'une autre fille s'approche pour jouer avec elles, s'éloignant en riant et la laissant pleurer toute seule en queue de convoi.
Tout ça est finalement très classique.
Non, les vrais coups bas partent de plus haut. Les remarques vachardes et les coups d'œil qui n'en pensent pas moins se savourent entre grandes personnes, et je dirais même entre femmes si je n'avais pas peur de me faire traiter de sexiste traître à la cause.
Dans le playground le plus proche de chez moi, celui que je connais le mieux donc, il faut choisir son camp. En gros, je dirais qu'il y a 4 catégories d'adultes : la Barbie girl, le Monde du dessous, la Perfect mum et les Nannies.
Aujourd'hui vous allez faire la connaissance de Barbie girl.
(L'auteur décline toute responsabilité si à la lecture de ce billet I'm a Barbie girl in a Barbie wo-o-orld se met à trottiner dans votre tête, z'avez qu'à avoir des références musicales potables, Come on Barbie, let's go party!)
Pour commencer, la Barbie girl n'est pas obligée d'être blonde mais c'est quand même mieux, même si dans la sous-section 2 des statuts du groupe il est rajouté que châtain clair avec balayage c'est limite mais ça peut encore passer. Bien sûr le brushing n'est pas optionnel.
La Barbie est une ancienne membre de l'équipe des cheerleaders de son lycée, à savoir les greluches supportrices de leurs équipes mâles de sport co, en mini jupettes et culotte assortie au maillot et ouf de soulagement car vu la hauteur du jeté de jambe… dois-je rappeler que les matchs sont des lieux où s'exprime la joie de se barber en famille sur des gradins ?
La Barbie girl, et ça lui est très utile dans sa vie de tous les jours, est passée maître en maniement de pompons, hurlement de "Youhou" et classement alphabétique " J-U-N-I-O-R H-I-G-H, JUNIOR HIGH!!!! Youhou!!!" et elle est souvent devenue un peu sourde à force.
Si Barbie préfère rester avec d'autres Barbies dès qu'elle met le nez hors de chez elle, c'est parce que le meilleur plan botox de la ville ou le dernier truc médicalement certifié pour perdre trois kilos en deux heures ça ne se partage pas avec la première venue.
Donc, la Barbie girl retrouve ses semblables au playground. Elle est toujours bien habillée – enfin, ni jogging ni pyjama - maquillée – houlà, beaucoup trop - et ne recule jamais devant un abus caractérisé de laque et crêpage de queue de cheval.
Pour le plan d'occupation du sol, les Barbie girls lâchent leur marmaille et se plantent, en cercle, en plein milieu de l'aire de jeu, ce qui leur permet d'être vues de partout, et donc, limite les risques d'avoir à se déplacer pour faire un contrôle visuel de la situation. C'est qu'il ne manquerait plus qu'elles aient à intervenir dans les jeux de leurs enfants bien repassés et priés de ne pas se rouler dans la boue.
Elles arborent la même longueur de cheveux, le même nez et font semblant d'ignorer que le monde autour hallucine sur leurs implants mammaires. Elles rigolent en cascade et leur cercle ne connaît pas les temps morts d'une conversation normale. Il faut faire vite, faire rire et faire envie, en moins de 8 minutes, temps moyen de parole imparti à chacune. Le cercle ne se rompt pas et la tentative d'un "Bonjour les filles" de la part d'une désespérée de la catégorie numéro 2 ne récoltera pas même un regard. Le cercle est sourd au Monde du dessous.
Il peut exceptionnellement arriver que la Barbie girl se retrouve seule en terrain découvert. Elle dégainera aussitôt son portable et ne le lâchera qu'une fois bien à l'abri derrière le volant de son énooorme SUV, ou peut-être pas d'ailleurs car la Barbie girl sait à peine conduire avec ses deux mains libres et trouve que papoter avec ses pinecos plutôt que regarder la route c'est plus le fun dans sa vie.
Le Barbie truc c'est d'avoir un forfait i-phone illimité, sinon elle est obligée de faire ses courses en silence et seule et ça c'est la loose de la Barbie.
Mais le Monde du dessous n'est pas loin, il rôde.
jeudi, février 19
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7 commentaires:
Ok, maintenant on a une idée assez précise de la Barbie Girl, de ses rites et sa vie en habitat naturel..on aimerait bien connaître le Monde du dessous.. le côté obscur du playground..
Bon d'accord mes références musicales sont pourries :D
J'aimerai tant pouvoir les observer de près ces barbies girls, çamanque un peu en France, tu as plutôt le choix entre perfect mum, j'm'en outistes mum, bay siters accompagnées de chéri parfois, et quelques rares personnes "normales"
Bon j'attends avec impatience les autres spécimens, mais s'il te plait t'évite les réfrences musicales qui s'incrustent :D
hihi je me marre ! on a les memes ici, tres drole a regarder... qu'est-ce que j'aime etre etrangere dans ce cas-la : pas besoin de choisir mon camp [tu me diras, moi je bavasse avec les nannies et je sais TOUT !]
alors ce qui me vient à l'esprit comme ça tout de suite (j'ai pas encore lu ton analyse des autres catégories, j'ai hâte ;) ) :
tu remplaces "blonde" par "perruque brune" (ou foulard en fausse soie enroulé autour de la tête comme un turban),
"maquillage" par "teint de cadavre"
et tu enlèves la composante "cellulaire"
et hop, tu obtiens le groupe dominant de playground dans mon ancien quartier, j'ai nommé le très kasher Outremont.
avec la nuance que les enfants de ces mamans-là, eux aussi, font bande à part.
heureusement que tu as fait un petit gars, alors. Moi j'ai toujours peur que ma fille ne décide de devenir Cheer leader. T'imagines la honte, j'arrêterais de bloguer, je crois.
I can't wait for the underworld...
Wah la photo, elle craint vachement. Elle est pas belle et elle a pas les mêmes jambes que la VRAIE Barbie. Je veux le retour de la VRAIE Barbie. NA.
J'ai taggé ton blog!
C'est ici que ça se passe: http://messerins.canalblog.com/
Bises! Chloé
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