mercredi, mars 31

En quatre



Oui, mon rythme a fichtrement ralenti ces derniers temps sur ce blog lu par milliers, et pour cause.


J’ai des mots d’excuse en veux-tu, en voilà : la visite d’un copain et son fils de 4 ans – beaucoup de joie dans la maison et un tout petit peu de boulot pour la GO, sans compter une mouflette qui grandit à vue d’œil, je ne rigole pas, si on fait une marque au sol, le temps de boire un café et d’appeler une copine bavarde, elle a pris un millimètre – ce qui muscle mes mollets de façon inattendue.

Quel est le rapport entre la croissance de mouflette et le gras de mon avant-jambe arrière ? Les escaliers, tiens.


Des marches par centaines pour descendre les vêtements en taille 6 mois tout en bas, les laver, avant de les ranger pour de bon - sans rien oublier on a dit, ras le bol des trucs et des machins en 3 mois qui réapparaissent un peu partout et qu’on entasse pour quand on aura le temps de les mettre ailleurs – tout bien plier dans une boîte que je remonte tout en haut tout en haut, que j’y attrape celle marquée « 9 mois », que je la redescends tout en bas, que je recommence l’opération, y ajoute la lessive courante de le régurgiteuse la plus prolixe de la côte est, pense enfin à autre chose, laisse passer trois jours et là, horreur. Mouflette tient à peine dans le 9 mois et il serait malin de lancer la grande opération 12-18 mois.

Heureusement que fiston a adopté un rythme plus cool, une taille par an, tout de suite ça laisse plus de temps libre.


Je pensais que je commençais à être à jour et à avoir un peu de marge avant qu’elle n’explose les coutures de ses fringues en 18 mois, quand Justin a eu le courage de se lancer dans le grand déménagement de son bureau, de l’ancienne et future chambre de bébé, vers notre chambre. Valse des meubles (précédée d’une phase ponçage-peinturlurage), tiroirs à vider, fringues à replier, transporter, organiser… mais au même étage. Bon, maintenant, à moins de l’arrivée d’un petit troize dans l’année – ça c’est pour relancer les commentaires avec des « Noooooooon ! », des « Youppiiiiiiii » et des « T’es pas bien dans ta tête ou quoi ? »* - je pense que les pièces, les meubles, les vêtements et les peluches – si fiston accepte de rétrocéder ce qui ne lui appartient pas de plein droit – sont à leur place, au moins jusqu'à l'automne, dis-je folle d'espoir et de courbatures.


Mais, quand même, ma vie n’est pas que sponsorisée par Tash 3 en 1, j’ai beau être une ménagère musclée du genou, je n’en reste pas moins une tête avec des cheveux.


Comme je ne suis pas la dernière pour les bons plans, cela fait deux ans et demi que j’ai découvert la coiffeuse la plus nulle du monde. Ah si, du monde. Ici, on trouve des formations express, en 3 mois vous voilà transformé en artisan du poil de tête. Sauf que j’en connais une qui a dû zapper les deux derniers, à moins que ça ne soient les trois premiers. A chaque rendez-vous elle arrivait à repousser les limites de l’absence de toute compétence capillaire. On dit qu’après rien c’est fini, il ne peut pas y avoir moins que rien. Eh ben si.


Pour commencer, j’ai commis l’erreur number one en matière de cheveux, suivre le conseil de quelqu’un qui capillairement parlant n’a aucun point commun avec moi. J’ai le cheveu épais, et souple, un vrai cauchemar, alors écouter une fille qui a le poil raide et peu fourni, ce n’est pas malin, même moi je saurais la coiffer.


Ensuite, j’ai enchaîné avec l’erreur number two, confier mon cas difficile, qui demande longues explications et réajustements en plein vol, à quelqu’un dont l’anglais est aussi pourrito que le mien, voire pire. Le peu d’intérêt manifesté ensuite face aux photos de ma coupe toute fraîche sortie des mains d’un collègue parisien aurait dû finir le boulot et me mettre sur la piste d’une déception à venir. Mais pensez, ce n’était pas loin, pas cher, pas besoin de prendre rendez-vous deux jours avant, exactement ce que je cherchais en arrivant ici, avec un fiston de quelques mois et une disponibilité de douze minutes par jour.


Dans la catégorie des trucs qui m’énervent tellement que j’en parle toute seule pendant des heures après-coup, il y a regarder une pseudo-coiffeuse me couper n’importe comment, pile comme j’étais en train de lui dire de ne pas faire – « Si vous pouviez éviter de confondre longueur et épaisseur, parce que là, tout en haut, mes tifs tiennent encore debout tellement vous les avez ratiboisés la dernière fois, alors que dans le cou je peux presque me faire une queue de cheval, ça fait footballeur est-Allemand, esthétiquement y’a comme un malaise, non ? » Apparemment non, pas pour elle.


Je n’ai pas l’air, je sais, mais au fond de moi, sommeille une rebelle. Alors quand, il y a deux mois, je me suis regardée bien en face, dans la glace à trois côtés, j’ai ressenti un tel ras-le-bol en admirant les deux étages parfaitement découpés, à mi-crâne, et le bel épi vertical habituel – sa version de la coupe désépaissie - que j’ai su qu’elle ne me reverrait pas, quitte à tout laisser pousser, tel quel, pendant la grosse année qu’il nous reste ici. Quand c’est trop, c’est Tropico, comme pourrait dire son perroquet qui ponctue les séances de ses « cookie ? cookie ? », À vous donner envie de le coller dans le sèche-linge, pour voir.


Pour me redonner un peu de crédibilité, j’aimerais vous dire que je me suis ensuite lancée dans une enquête poussée, afin de trouver THE coiffeur, le diplômé qui a validé toutes ses UV et qui sait se servir d’un ciseau cranteur, mais non. En fait, j’ai pris celui à peine plus loin et qui ressemble à un salon parisien branché, option Spa et manucure, avec des nanas qui se prennent pour des danseuses en répet avec chignon tiré, hauts noirs moulants et ballerines et qui ne vous décrochent pas un sourire pendant le quart d’heure que dure la coupe. Mais, il y a des shampouineuses qui savent qu’un mitigeur ça peut servir à faire de l’eau tiède, et qui massent le crâne, bonheur suprême. Paraitrait même que le patron offre le café. Si.


La danseuse à l’air dédaigneux l’a confirmé en haussant le sourcil, max de l’expression faciale autorisée, à la fois par le règlement intérieur de son lieu de travail et par son fournisseur de Botox, je me serais coupé moi-même la tignasse que ça n’aurait pas été pire.

Donc, pour l’instant, elle limite les dégâts et accompagne la repousse, comme ça elle se sent moins seule.


Moralité : si tu veux que ça pousse ne cesses-tu de répéter, et que toujours plus court ton scalp est élagué, c’est que bien conne tu as été et qu’il est temps de te barrer. Petit scarabée.



* ça ne serait pas sympa, quand même ? Non ? Ben non en fait. Pas du tout même. Donc, non. Pour ceux qui s’interrogeraient.



4 commentaires:

Ellemme a dit…

Non mais moi, je ne comprends pas comment un coiffeur, (ou une, c'est pareil) peut-être incompétent à ce point.. Parce que c'est quand-même beaucoup trop souvent que soit, le coupeur de cheveux ne comprends rien à ce que tu lui racontes, soit il n'y arrive pas.. Je sais pas moi, c'est quand-même pas compliqué pour quelqu'un dont c'est le métier.. Enfin, ça me déprime. Depuis septembre je laisse pousser, et là je me dis depuis une semaine qu'il faut vraiment que je me décide à en trouver un, parce que même avec brushing à l'appui, 2 jours après c'est la misère..
Mais je désespère : quand je faisais mes études j'en avais un super, génial. Au point que même après (tant que je n 'avais pas d'enfant) j'ai continué à aller le voir, oui oui, même à 150 km de chez moi. Et puis, la maternité aidant, et un petit sens de culpabilité lié au trou de la couche d'ozone/réchauffement de la planète, j'ai arrêté d'aller chez lui. J'ai cherché.. pas mal, et puis enfin trouvé un sympa, pas con et doué! Le top, et près de chez moi!!
Ca n'a pas loupé, ça a duré un an, et un jour je me suis pointée, je demande Yohan, et on me dit qu'il est parti, il ne travaille plus dans le salon.. Grosse déception. QUelques mois après, testé un autre salon et je trouve finalement une autre perle, qui me comprend capillairement parlant, me parle normalement et avec qui je rigole bien. Je suis allée me faire couper les cheveux dans son salon peu de temps avant d'accoucher, en prévision qu'après j'aurais moins de temps.. et quand je suis revenue, eh ben il était parti, lui aussi.. Je ne vais pas te la refaire avec les détails, mais ça m'est encore arrivé il y a quelques mois.. J'en ai marre, pour un peu je retournerais à Grenoble me faire couper les cheveux comme une grosse snob qui s'en fout de l'écologie pourvu d'être bien coiffée..

Nine USA a dit…

Je préfère être mal coiffée que snobée par une coiffeuse. Les coiffeuses que j'ai rencontrée ici étaient soit sympa mais incompétente, soit snob et compétente (voire snob et incompétente). Du coup, je me fais mon carré pourri toute seule (et je me classe dans la première catégorie de coiffeuse...)

Yibus a dit…

Pour rester dans le sujet, je suis très mal coiffeuse par une charmante jeune femme qui parle espagnol et qui a de beaux seins.

barbudo a dit…

Pour remédier au problème, il y a aussi la solution de la perruque. Il y a dans le pays Toy un berger qui vient de tondre ses mouton et qui peut exporter des peaux. C'est sur que là aussi il y a un problème d'épaisseur mais au moins ils sont tous de la même longueur.