mardi, octobre 30

Esprit, es-tu là ?

A J-24 heures environ, ça y est, nous sommes fins prêts et il ne sera pas dit que les Frenchies gâchent l'esprit d'Halloween.
J'avais déjà acheté deux paquets de bonbecs depuis quelques jours et comptais m'arrêter là (en faisant des efforts de volonté pas possible pour conserver le stock à peu près intact), mais heureusement que Justin s'est renseigné auprès de la propriétaire, pour avoir une idée plus précise de ce qui nous attend. Car, ayant noté la quasi-absence de décorations dans les jardins alentours - si l'on met à part les quelques citrouilles (vendues 10 à 15 $ les 2 dans tous les supermarchés du coin) posées sur les perrons, même pas creusées en masques grimaçant, rien, j'en étais presque à me dire que tout fout le camp et qu'on allait distribuer nos snickers à trois Dracula esseulés.
Renseignement obtenu par retour d'email, j'ai été bonne pour retourner au Safeway cet aprèm puisqu'il semblerait que notre rue soit très appréciée des treat-or-trickers et que pas moins d'une centaine de monstres en tous genres est annoncée à notre porte, le sang va gicler.
Plus de détails et quelques photos à suivre la semaine prochaine (car départ jeudi aux aurores vers Boston).

lundi, octobre 29

La goutte d’eau qui fait déborder le bib

La manière de préparer un biberon dépend du lait que vous utilisez mais aussi, et c’est plus étonnant, de votre pays de résidence.

Prenons le cas de fiston qui boit un lait épaissi, dit « anti-régurgitations ». En France, rien de plus simple : vous faites chauffer la quantité d’eau désirée dans le biberon et vous procédez ensuite à la reconstitution du lait en ajoutant les doses de poudre et en secouant sans vous fouler le poignet.
Aux Etats-Unis les choses se compliquent et vous demandent de faire preuve d’un peu d’imagination.
Pour commencer, vous faites évidemment comme en France… et vous obtenez un lait imbuvable, truffé de grumeaux pâteux, et vous vous retrouvez avec un bébé hurleur et une panique généralisée, de préférence vers 3 heures du mat’.
Vous décidez alors d’inverser le processus et mettez d’abord les doses de lait au fond du biberon, chauffez la quantité d’eau désirée dans un autre biberon, puis procédez au mélange en secouant comme une forcenée… peine perdue, les grumeaux sont encore là. Et pourtant, il faut bien le nourrir ce bébé qui crie famine.
C’est là qu’une énième idée de génie surgit : le blender ! Aussitôt dit, aussitôt fait, vous mettez les doses de lait, l’eau chauffée au préalable et hop, mixage intensif pendant quelques secondes. Vous versez le mélange obtenu, liquide, sans trace de grumeaux. La joie déborde de votre cœur de mère soulagée – mais vous vous faites quand même la réflexion que pour aller se balader, ça ne va pas être pratique de devoir se trimballer le fameux mixeur. Quelques minutes après ce premier biberon sans interruption pour cause de débouchage de tétine, les choses se compliquent : hoquet, régurgitations et le résultat tombe : le blender c’est bien pour mixer des Margaritas mais c’est pas terrible pour le lait, ça fait plein de micro bulles. Aaarrrggg, mais qu’allez-vous devenir ? Vous étiez sur le point de téléphoner au numéro vert noté sur la boîte de lait pour demander conseil quand vous tentez la dernière idée encore en stock… remplacer l’eau chaude par de l’eau froide, et chauffer ensuite le lait reconstitué (vous y aviez pensé mais comme en France c’est plutôt déconseillé, vous aviez renoncé). C’est donc parti : la lait en poudre dans un biberon, l’eau froide dosée dans un autre biberon et ensuite ajouté à la poudre, on secoue ….encore…encore un peu et on chauffe. Incroyable, excepté un ou deux grumeaux ridiculement petits, rien à signaler, fiston repu.

En cas de promenade ou autre déplacement, il faut donc avoir un biberon avec le lait, pour le mélange final, ainsi qu’un autre biberon avec la bonne dose d’eau… un peu compliqué mais on s’en accommode. Jusqu’au jour pas si lointain où fiston est passé à des biberons de 8 onces (env. 240 ml) et là, que découvris-je, ébahie et n’en croyant pas ma chance ? Des petites bouteilles toutes mignonnes de 8 onces. C’est là que ma vie s’est simplifiée d’un coup. Même à la maison, les petites bouteilles me servaient d’étalon, plus besoin de mouiller 36 biberons par jour –parce qu’évidemment le biberon dans lequel vous mettez le lait en poudre doit être impeccablement sec sous peine de grumeaux géant au fond du biberon.

Le rêve donc, jusqu’à ce dimanche.

Nous sommes partis passer l’après-midi à la campagne et au moment du repas du soir de fiston, surprise. Ma petite bouteille de 8 onces ajouté au lait en poudre va bien plus haut dans le biberon que d’habitude et l’ensemble est beaucoup plus liquide… tiens tiens tiens. Fiston pas content, moi un peu énervée car moi pas comprendre. Heureusement que plan B au fond du sac sous la forme d’un bol pré rempli de céréales à diluer – maintenant je le saurai, toujours avoir un plan B. Fiston rassasié, nous avons repris la route. A près de minuit, me voilà enquêtant dans ma cuisine. La bouteille incriminée faisait partie d’un pack de 12 de la marque Deer Park et c’était la première fois que j’en achetais. Je remets la main sur une bouteille de mon ancienne marque et compare le poids, Deer Park est plus lourde, déjà c’est inquiétant. Je verse ensuite le contenu d’une de ces bouteilles dans un biberon et le verdict est sans appel, près de 10 onces, soit env. 45 ml de trop, ce qui est énorme à l’échelle d’un biberon.

Ni une, ni deux, ce lundi matin, je prends mon téléphone et j’appelle le numéro vert. Je tape 1 pour avoir le service client et je raconte ma petite histoire à la dame très gentille mais qui visiblement ne croit pas un mot de ce que je lui raconte. Elle a même le cran de me dire que pour un biberon, il faut vérifier la quantité contenue par les bouteilles avant de verser, là j’ai cru rêver. Je lui ai rappelé que c’était plutôt à eux, fabriquants, de s’assurer que la quantité inscrite sur leurs emballages corresponde à celle réellement contenue… elle a noyé le poisson. J’ai laissé mes coordonnées et ils me rappelleront pour me donner les résultats de l’enquête qui va être lancée dans l’usine mise en cause par le code barre que j’ai donné… on verra bien

Bilingue en ralage...

jeudi, octobre 25

Cé koi donc ?

Telle est la question que je me suis posé la première fois que je me suis trouvée nez à nez avec cet appareil tout droit sorti d’un épisode de Happy Days . Si j’osais, je dirais de La petite maison dans la prairie mais, tout le monde sait bien que Caroline Ingalls n’avait pas de machine, elle, pour faire resplendir les chemises de son Charles. Oui, le cé koi donc est le libérateur de la ménagère américaine d’après-guerre. Je pensais être tombée sur une relique, une pièce de musée et pourtant, comme je m’en suis assez vite rendu compte, le cé koi donc (surdimensionné pour la majorité de nos salles de bain parisiennes) étale encore ses formes généreuses dans la plupart des sous-sol américains.

Très française et attachée au sens des mots, il m’aura suffit d’un cycle ou deux pour refuser d’appeler ça une machine à laver, les taches ressortant sans dommages apparents et la saleté impossible à déloger sans toute une armada de poudres, spray et gels censés remplacer l’action mécanique de notre bon vieux tambour - notez au passage le prodige du marketing qui volant à notre secours aura réussi à nous persuader, pauvres Européens encrassés, que nous devions de toute urgence nous procurer ces dits produits en nous l’enfonçant bien dans le crâne à grand renfort de pub Oxy Clean et autres spots à la créativité encore inégalée.
A la différence des Européens au niveau technologique un peu limite et qui ont des machines à laver le linge qui, fait extraordinaire... lavent le linge, les Américains ne peuvent pas s’en passer, eux, de ces produits anti-tâches car le talon d’Achille de la bonne grosse Kenmore c'est son tambour. Le linge n’est pas brassé vigoureusement par des rotations autour d’un axe horizontal. Il est tout juste remué par une hélice centrale en plastique qui, à défaut de laver quoi que ce soit, s’y prend merveilleusement bien pour dépiauter les élastiques avant de les enrouler sur elle-même.

Comment programmer la Kenmore ? Ben pour l’eau c’est chaud, tiède ou froid. Je vous vois venir avec vos étiquettes à 30°c ou 40°C. Et puis quoi encore ? Vous ne voulez pas non plus pouvoir choisir la vitesse d’essorage pendant qu’on y est ? Pour avoir 40°c, vous mettez sur chaud, vous attendez un peu, vous basculez sur tiède, et vous plongez la main dans la cuve pour vous faire une idée par vous-même. Ah, et puis tant que vous avez le bras plongé jusqu’au coude, n’oubliez pas d’en profiter pour frotter un peu, ça peut aider.

Vous l’aurez deviné, c’est journée lessive.

mercredi, octobre 24

Ah ben tiens, il pleut


Et voilà, il suffit de dire que c'est l'été indien, faire sa maligne parce qu'on se promène en tee-shirt et qu’on dîne en terrasse à 22 heures... pour que la pluie dégringole. Et puis à la washingtonienne s’il vous plaît, des cordes, des sceaux, un temps à ne pas jeter un Chesapeake dehors. Alors il faut vite remettre la main sur un pull, des chaussettes et toute la panoplie d’automne en marmonnant qu’on ferait bien du feu dans la cheminée (ah si seulement on avait une ou deux bûches sous le coude).

Et histoire de se mettre vraiment dans l’ambiance, fiston a un gros rhume qui l’empêche de respirer.

Ça sent novembre.

mardi, octobre 23

Pour quoi faire, un blog ?

Autant le dire dès le départ, ce blog est une idée en l'air, un ballon d'essai. Il ne traversera pas le siècle, il ne sera pas la mémoire de grand chose - peut-être quelques mois d'expatriation, quelques malentendus culturels, quelques paysages, quelques anecdotes familiales, pas de quoi convoquer la fanfare municipale.
Alors oui, il se peut que les posts s'espacent parfois (mais je me ferais un mot d'excuse, c'est promis), même si je me donne comme objectif (raisonnable) de poster une à deux fois par semaine.
Voilà.

Presque un mois et demi déjà dans le Maryland et que dire, en bref :
- il fait toujours chaud
- les feuilles sont rouges et c'est joli
- les écureuils sont partout et Chesapeake (notre chat, rendu célèbre par son intelligence hors du commum) s'est retrouvé perché dans un arbre après avoir cru pouvoir s'en attraper un (il a mis un bon moment à redescendre cet âne)
- Timothée (notre fiston) devient gastronome et ne lâche plus sa petite cuillère
- et pour fêter tout ça, moi je fais des muffins banane-chocolat et même qu'ils ont un vrai goût de muffins...