Prenons le cas de fiston qui boit un lait épaissi, dit « anti-régurgitations ». En France, rien de plus simple : vous faites chauffer la quantité d’eau désirée dans le biberon et vous procédez ensuite à la reconstitution du lait en ajoutant les doses de poudre et en secouant sans vous fouler le poignet.
Aux Etats-Unis les choses se compliquent et vous demandent de faire preuve d’un peu d’imagination.
Pour commencer, vous faites évidemment comme en France… et vous obtenez un lait imbuvable, truffé de grumeaux pâteux, et vous vous retrouvez avec un bébé hurleur et une panique généralisée, de préférence vers 3 heures du mat’.
Vous décidez alors d’inverser le processus et mettez d’abord les doses de lait au fond du biberon, chauffez la quantité d’eau désirée dans un autre biberon, puis procédez au mélange en secouant comme une forcenée… peine perdue, les grumeaux sont encore là. Et pourtant, il faut bien le nourrir ce bébé qui crie famine.
C’est là qu’une énième idée de génie surgit : le blender ! Aussitôt dit, aussitôt fait, vous mettez les doses de lait, l’eau chauffée au préalable et hop, mixage intensif pendant quelques secondes. Vous versez le mélange obtenu, liquide, sans trace de grumeaux. La joie déborde de votre cœur de mère soulagée – mais vous vous faites quand même la réflexion que pour aller se balader, ça ne va pas être pratique de devoir se trimballer le fameux mixeur. Quelques minutes après ce premier biberon sans interruption pour cause de débouchage de tétine, les choses se compliquent : hoquet, régurgitations et le résultat tombe : le blender c’est bien pour mixer des Margaritas mais c’est pas terrible pour le lait, ça fait plein de micro bulles. Aaarrrggg, mais qu’allez-vous devenir ? Vous étiez sur le point de téléphoner au numéro vert noté sur la boîte de lait pour demander conseil quand vous tentez la dernière idée encore en stock… remplacer l’eau chaude par de l’eau froide, et chauffer ensuite le lait reconstitué (vous y aviez pensé mais comme en France c’est plutôt déconseillé, vous aviez renoncé). C’est donc parti : la lait en poudre dans un biberon, l’eau froide dosée dans un autre biberon et ensuite ajouté à la poudre, on secoue ….encore…encore un peu et on chauffe. Incroyable, excepté un ou deux grumeaux ridiculement petits, rien à signaler, fiston repu.
En cas de promenade ou autre déplacement, il faut donc avoir un biberon avec le lait, pour le mélange final, ainsi qu’un autre biberon avec la bonne dose d’eau… un peu compliqué mais on s’en accommode. Jusqu’au jour pas si lointain où fiston est passé à des biberons de 8 onces (env. 240 ml) et là, que découvris-je, ébahie et n’en croyant pas ma chance ? Des petites bouteilles toutes mignonnes de 8 onces. C’est là que ma vie s’est simplifiée d’un coup. Même à la maison, les petites bouteilles me servaient d’étalon, plus besoin de mouiller 36 biberons par jour –parce qu’évidemment le biberon dans lequel vous mettez le lait en poudre doit être impeccablement sec sous peine de grumeaux géant au fond du biberon.
Le rêve donc, jusqu’à ce dimanche.
Nous sommes partis passer l’après-midi à la campagne et au moment du repas du soir de fiston, surprise. Ma petite bouteille de 8 onces ajouté au lait en poudre va bien plus haut dans le biberon que d’habitude et l’ensemble est beaucoup plus liquide… tiens tiens tiens. Fiston pas content, moi un peu énervée car moi pas comprendre. Heureusement que plan B au fond du sac sous la forme d’un bol pré rempli de céréales à diluer – maintenant je le saurai, toujours avoir un plan B. Fiston rassasié, nous avons repris la route. A près de minuit, me voilà enquêtant dans ma cuisine. La bouteille incriminée faisait partie d’un pack de 12 de la marque Deer Park et c’était la première fois que j’en achetais. Je remets la main sur une bouteille de mon ancienne marque et compare le poids, Deer Park est plus lourde, déjà c’est inquiétant. Je verse ensuite le contenu d’une de ces bouteilles dans un biberon et le verdict est sans appel, près de 10 onces, soit env. 45 ml de trop, ce qui est énorme à l’échelle d’un biberon.
Ni une, ni deux, ce lundi matin, je prends mon téléphone et j’appelle le numéro vert. Je tape 1 pour avoir le service client et je raconte ma petite histoire à la dame très gentille mais qui visiblement ne croit pas un mot de ce que je lui raconte. Elle a même le cran de me dire que pour un biberon, il faut vérifier la quantité contenue par les bouteilles avant de verser, là j’ai cru rêver. Je lui ai rappelé que c’était plutôt à eux, fabriquants, de s’assurer que la quantité inscrite sur leurs emballages corresponde à celle réellement contenue… elle a noyé le poisson. J’ai laissé mes coordonnées et ils me rappelleront pour me donner les résultats de l’enquête qui va être lancée dans l’usine mise en cause par le code barre que j’ai donné… on verra bien
1 commentaire:
je pensais avoir galeré avec les biberons mais là je suis sur le c..
Pour ma part, j'ai toujours mis l'eau, puis le lait en poudre
agitation rapide
épaississant et là
agitation longue (comme une brute)
bain-marie pour la cuisson de l'épaississant.
et comme je suis un mauvais père, je le préparais à l'avance pour éviter l'urgence qui n'est pas compatible avec le lait avec épaississant.
bises
Vincent
PS je suis deuse pour les posts sur ton blog!
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