mercredi, octobre 21

Merveille



Le 18 octobre, est née Alice, belle plante de 3,8 kg et 54 cm.
Nous sommes évidemment très heureux de l'accueillir, et je la remercie d'avoir pris de l'avance sur le calendrier.

Alice n'est pas arrivée les mains vides et a offert une voiture télécommandée à son frère, ce qui lui vaut, d'entrée de jeu, un bonus de 100 points. Et comme, en plus, elle dort tout le temps – sauf la nuit, mais lui si - il ne la trouve pas si encombrante que ça et ne lui a pas encore dit "bye bye" en montrant la porte, pour l'instant.

Une arrivée réussie donc.

mercredi, octobre 7

Cheeeese


Allez, un dernier effort, plus que trois petites semaines de rien avant d'arriver au terme officiel de cette grossesse.
Que dis-je, "chouette, ENCORE trois semaines à profiter".

A ça oui, je profite, à fond, jusqu'à la lie.

Chaque soir, le spectacle de mes pieds-chevilles-mollets fait l'objet de nos commentaires s'étonnant des possibilités du corps humain et j'aurais deux trois trucs à dire à la science si elle venait à passer dans le coin.

Je me délecte des montées d'escalier et retours de parc avec un fiston de 13 kilos dans les bras parce que la marche ça va, il maîtrise depuis le temps, non, il veut revenir aux valeurs sûres, les bras de sa reum et le biberon au chocolat.

Je redécouvre le bonheur des insomnies de deux heures, surtout précédées d'un réveil dudit fiston, avec transport de matelas dans notre chambre, pleurs et rendormissement renvoyé aux calendes grecques. Insomnie d'autant plus savoureuse que le sommeil qui suit explose en plein vol au bout d'une misérable soixantaine de minutes car fiston en a marre et se verrait bien commencer sa journée, c'est qu'il va à l'école, il a des trucs à faire avant, il faut le comprendre.

Je déguste les conséquences de mon laisser-aller estival sur l'histoire de la propreté. Fiston refusait le pot et je ne me voyais pas le poursuivre avec une serpillière toute la journée alors j'ai laissé tombé, je me suis dit qu'on verrait ça après la naissance et les régressions en tous genres.
Hou, quelle mauvaise idée c'était.
Maintenant, une aprèm sur deux, à l'heure de la sieste, alors que je devrais profiter du silence de la maisonnée pour pioncer peinarde sur mon canap, j'entends des petits petons qui gambadent et ne font même pas semblant d'aller se coucher en m'entendant monter l'escalier pour venir râler. A la place, je découvre un pantalon en vrac sur le sol, et des fesses heureuses d'être à l'air, body or not body. S'ensuit alors le challenge d'aller ouvrir les rideaux pour mesurer l'étendue des dégâts, sans s'y vautrer les pieds, vous suivez ? A trois semaines d'accoucher il va donc falloir sortir la serpillière, tant pis pour mes lombaires.

Je bondis de joie à chaque fois que j'appelle les infirmières de mon cabinet médical pour leur donner mes relevés de taux de sucre, afin de contrôler mon diabète gestationnel. Je serre les dents quand je me fais enguirlander comme une gamine qui aurait dévalisé la boulangerie pour un taux à peine limite. Je reste polie quand on me demande de justifier l'absence d'un taux puisqu'il ne vient à l'idée de personne qu'un dimanche matin à 10 heures je puisse avoir autre chose à faire ou à penser qu'à me piquer le bout du doigt pour faire tomber une goutte de sang sur une bandelette de la largeur d'une allumette, cornegidouille.

J'apprécie au plus haut point les miaulements geignards et incessants de Chesapeake, planté devant la porte, pour entrer ou pour sortir peu importe, les deux actions étant distantes de deux à huit minutes. Je suis à un cheveu de l'étriper et je me dis que je ferais aussi bien de lui payer une greffe des mains pour lui apprendre à ouvrir la porte. Peut-être même qu'il pourrait passer la serpillière pour se rendre utile.

Je prends un grand plaisir à errer dans les rayons des quelques magasins à ma disposition, en quête de vêtements chauds pour un bébé d'hiver. Toute cette débauche de polaire et de motifs cœurs dans les roses et fuchsia ne me donne pas du tout la nausée. Je comprends tout à fait le pourquoi des pyjamas en coton fin, des manches courtes, de l'absence de laine et de couleurs un peu subtiles. Imaginer mon bébé déguisé en barbe à papa me ravit, pensez donc. Remarquez, c'est économique, je n'achète quasiment rien et cette pauvre petite ira nue dans la neige.

Mais le plus difficile, quand je me projette dans trois semaines, est de me dire qu'il va falloir reprendre une alimentation normale, abandonner le régime haricots verts en salade – aliment qui ne donne la pleine mesure de sa saveur qu'après le premier quintal, brocolis vapeur et épinards au fromage blanc 0%.
Comment ? Il va falloir déguster tous les petits chocolats qui vont débouler à la maison, les faire couler avec un peu de champ' pour digérer, avant d'enchaîner par cette incroyable tarte tatin ? Renouer avec les pains au choc du samedi matin, reprendre du gratin dauphinois et m'extasier sur le coulant du saint-nectaire ? Peut-être même retrouver la saveur d'une cuisse de canard confite alanguie sur ses pommes de terre à la sarladaise ?

Non, là c'est trop, je refuse d'accoucher.

Comment ça, quand on lit ce que tu manges on comprend d'où vient ton diabète ? Pff, le régime tarbais, vous connaissez pas ?