Laissez-moi vous parler de ma découverte des squares à la française.
Au bout de trois-quatre jours à courir derrière un bipède plus qu'enthousiasmé par ses nouveaux super pouvoirs de marcheur – et une fois passée la bouffée de nostalgie sur le thème "ici je me serais déjà fait des copines" – je me suis mise à regarder autour de nous.
Déjà, on n'imaginerait pas, mais s'aventurer dans le bac à sable c'est comme se transformer en gladiateurs jetés dans la fosse aux lions : on a le droit de pousser, de pincer, d'arracher les jouets ou les cheveux, surtout si la nounou regarde ailleurs, et lancer des poignées de sable. Peu nombreuses sont les interventions pour expliquer qu'il faut apprendre à partager et que non, ce n'est pas fair play d'aveugler son adversaire.
Fiston, habitué aux interventions toutes enrobées de politiquement correct à l'américaine, en est resté comme deux ronds de flan. Personne pour s'assurer qu'il allait bien, pour s'excuser platement, lui refiler la carte d'un bon avocat ou lui rendre le jouet injustement arraché. Enfin si, moi, mais je me suis sentie un peu seule.
Mais si au square les enfants se tapent, s'éclaboussent, trichent et deviennent meilleurs copains en quinze secondes, pas de quoi fouetter les pigeons.
Le pittoresque est plutôt à chercher du côté de la mère de famille.
Prenons d'abord le cas un peu à part de la femme enceinte, déjà mère parce que sinon on ne voit pas bien ce qu'elle ferait à passer ses aprèm au square.
La femme enceinte américaine est toute dévouée à son ou ses enfants, limite elle fait comme si elle n'avait pas mal au dos ou les jambes enflées. Elle court, chante, pousse les balançoires, certaines vont même jusqu'à se plier dans le toboggan avec le petit dernier. La femme enceinte américaine – enfin, celle qui ne reste pas planquée chez elle en repos obligatoire, est sportive et mange au moins cinq fruits et légumes par jour.
La femme enceinte française est contente parce que sa meilleure copine est enceinte en même temps qu'elle. Du coup, elle vont au square avec leurs enfants et elle font comme si ils n'existaient pas, le temps de se détendre, assises sur un banc, et de papoter en se fumant une bonne clope. La femme enceinte française n'est pas très branchée fruits de saison.
Et quand elle commence à en avoir assez des sollicitations permanentes de ses enfants, la mère de famille américaine inspire, se greffe un sourire épanoui et redouble d'efforts pour que sa progéniture s'occupe seule quelques minutes pour pouvoir décompresser en culpabilisant de ne pas se donner à 200 %. La mère de famille américaine refoule.
La mère de famille française, elle, régale ses voisines de banc d'un tonitruant "Jennifer je te préviens, si tu n'arrêtes pas de me faire ch… je t'en colle une et tu viendras pas chialer". La mère de famille française se défoule.
Déjà, on n'imaginerait pas, mais s'aventurer dans le bac à sable c'est comme se transformer en gladiateurs jetés dans la fosse aux lions : on a le droit de pousser, de pincer, d'arracher les jouets ou les cheveux, surtout si la nounou regarde ailleurs, et lancer des poignées de sable. Peu nombreuses sont les interventions pour expliquer qu'il faut apprendre à partager et que non, ce n'est pas fair play d'aveugler son adversaire.
Fiston, habitué aux interventions toutes enrobées de politiquement correct à l'américaine, en est resté comme deux ronds de flan. Personne pour s'assurer qu'il allait bien, pour s'excuser platement, lui refiler la carte d'un bon avocat ou lui rendre le jouet injustement arraché. Enfin si, moi, mais je me suis sentie un peu seule.
Mais si au square les enfants se tapent, s'éclaboussent, trichent et deviennent meilleurs copains en quinze secondes, pas de quoi fouetter les pigeons.
Le pittoresque est plutôt à chercher du côté de la mère de famille.
Prenons d'abord le cas un peu à part de la femme enceinte, déjà mère parce que sinon on ne voit pas bien ce qu'elle ferait à passer ses aprèm au square.
La femme enceinte américaine est toute dévouée à son ou ses enfants, limite elle fait comme si elle n'avait pas mal au dos ou les jambes enflées. Elle court, chante, pousse les balançoires, certaines vont même jusqu'à se plier dans le toboggan avec le petit dernier. La femme enceinte américaine – enfin, celle qui ne reste pas planquée chez elle en repos obligatoire, est sportive et mange au moins cinq fruits et légumes par jour.
La femme enceinte française est contente parce que sa meilleure copine est enceinte en même temps qu'elle. Du coup, elle vont au square avec leurs enfants et elle font comme si ils n'existaient pas, le temps de se détendre, assises sur un banc, et de papoter en se fumant une bonne clope. La femme enceinte française n'est pas très branchée fruits de saison.
Et quand elle commence à en avoir assez des sollicitations permanentes de ses enfants, la mère de famille américaine inspire, se greffe un sourire épanoui et redouble d'efforts pour que sa progéniture s'occupe seule quelques minutes pour pouvoir décompresser en culpabilisant de ne pas se donner à 200 %. La mère de famille américaine refoule.
La mère de famille française, elle, régale ses voisines de banc d'un tonitruant "Jennifer je te préviens, si tu n'arrêtes pas de me faire ch… je t'en colle une et tu viendras pas chialer". La mère de famille française se défoule.
edit : merci pour les messages sur le thème "quand te reverrai-je, blog merveilleux". J'apprécie.
7 commentaires:
Je ne sais pas ce qu'il en est des meres de famille francaises, mais ta description de la mere de famille americaine est tres juste et tres drole. Je suis plutot comme cette derniere. Je ne sais pas, et ne saurais jamais, quel type de mere j'aurais ete si je n'avais pas quitte la France...
oh, et contente de te relire...
Le père français est peu présent au square
Le père américain vient chercher progéniture et femme en pantalon à pinces et chemises, café à la main.
Les squares américains ont plein de jouets en plastique, laissés par ceux qui n'en n'ont plus besoin (pratique pour le père français qui a oublié les siens)
Les squares français sont plus vides
Les bacs à sable disparaissent des squares français (pour cause d'hygiène) alors que les Américains ramassent consciencieusement les crottes de leur chien avec le sac en plastique qui va bien.
(super le retour de la revanche de la mère du bipède, j'ai rigolé)
comme Flo, je n'ai jamais été mère en France, mais je suis déjà allée au square en Californie avec une autre mère française, et c'était EXACTEMENT ça, nous étions aussi toutes les 2 enceintes (mais pas de clop...), et ne culpabilisions pas de nous pas jouer avec nos enfants!!!
Ahahaha j'ADORE
alors moi je suis trop le mix entre les deux tu vois, c'est rigolo
parce que c'est clair je joue pas avec mes enfants au square, sauf de temps en temps avec LaPatate s'il veut faire du tobogan (mais la plupart du temps il veut avoir la paix aussi et faire que des couneries pendant que maman papote)
je reste donc sur mon banc, à discuter, à bouquiner.
Enceinte, même pas je bougeais un orteil, démerdez-vous, j'ai déjà roulé jusqu'au square mon gros bidon, ça va bieng;
Par contre, je gère les conflits, je garde l'oeil sur les bêtises, dispute mes enfants s'ils tapent ou sont méchants avec d'autres, suis vigilante sur l'emprunt de jouets (que ce soit les nôtres ou ceux des autres enfants), et n'hésite pas à reprendre gentiment mais fermement les enfants qui foutent le dawa sous mes yeux ou enquiquinent les autres, si leur nounou/maman/papa/mamie ou je ne sais quoi n'intervient pas parce que rinabat' (je comprends, je leur en veut pas)
Donc tout le long de ton post, c'était rigolo, ça donnait dans ma tête : ah oué moi aussi, mais moi aussi! pour les françaises comme pour les américaines ^^'
Ahhh, contente de te relire! Je n'ai pas ta prose, mais j'adore tes billets!
Ha ! super Marie ! j'avais oublié, mais c'est tout à fait ça ! "à mon époque" il y avait aussi les grosses nounous en boubou affalées sur les poussettes qui discutaient des heures pendant que les petits allaient découvrir ce qui se passaient dans la rue, derrière le portail du parc ...véridique ! en tout cas, on pourrait jouer ton texte au théâtre ! Bises. G
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